Putain, trois ans!

Le problème numéro un du Conseil d’Etat genevois, ce ne sont pas les affaires. Même si, bien sûr, ces dernières n’arrangent rien! Non, le véritable problème, c’est l’incapacité de l’attelage actuel (2018-2023) à constituer une véritable équipe, avec des stratégies d’ensemble, claires et lisibles. On dirait qu’ils s’ennuient, entre eux!

Ne pointer que les affaires, comme celles ayant concerné Pierre Maudet, c’est privilégier un narratif tellement facile: un homme très puissant a gravement fauté, alors il tombe, et on n’en finit plus de raconter l’histoire de sa chute.

La maladie dont souffre l’actuelle équipe gouvernementale est, hélas, beaucoup plus grave que cela. Elle ne se ramène pas à un seul homme, mais à une véritable paralysie des institutions: Conseil d’Etat sourd et aveugle, incapable de sentir la souffrance des gens, coupé du Grand Conseil, fonctionnant en silos plutôt qu’en équipe.

Les qualités personnelles des sept ministres ne sont pas en cause. Ni d’ailleurs leur travail individuel, chacun à la tête de son département. C’est la sauce qui ne prend pas. Et ça n’est pas une question de présidence pour cinq ans, ou de retour à une présidence tournante. Non. Nous sommes face à une impossibilité mathématique, une impasse humaine. Jeter la pierre sur un seul des membres ne sert strictement à rien.

A une telle équipe, le peuple, les dimanches de votation, dira de plus en plus non. Ou des oui, du bout des lèvres, de ceux qui exigent recomptage. C’est assez désespérant. Et il y en a encore pour plus de trois ans.