Vingt-cinq ans qu’il mouille sa chemise pour les rivières

  • Alexandre Wisard s’apprête à prendre sa retraite, après un quart de siècle à l’Etat. MP

    Alexandre Wisard s’apprête à prendre sa retraite, après un quart de siècle à l’Etat. MP

PORTRAIT • Il sera lundi 13 mars à l’inauguration de la quatrième étape de la renaturation de l’Aire. Il était à Dardagny, samedi 4 mars pour l’ouverture de la pêche. Et ce, pour la dernière fois en tant que «patron». Demain ou presque (le 1er mai), Alexandre Wisard quitte la direction du Service du lac, de la renaturation des cours d’eau et de la pêche (SLRP). Objectif: prendre une retraite amplement méritée.

Cet épicurien au grand cœur quitte ses fonctions après 25 ans de bons et loyaux services, d’abord sous les ordres de Robert Cramer puis d’Antonio Hodgers. Un quart de siècle aux petits soins des rivières et du lac. «Le lac, l’Allondon et la Vieille-Ville, ce sont les trois raisons pour lesquelles je vis à Genève! On a une chance incroyable. 99% de la population mondiale aimerait vivre ici!»

De ces années à l’Etat, Alexandre Wisard garde le souvenir des collaborateurs avec qui il a eu la chance de travailler. «Je ne me suis pas trompé sur les gens que j’ai engagés», explique-t-il, confiant en l’avenir du service. Chaque année, une maxime accompagnait le travail de cette folle équipe. «Que le lac soit avec vous», en 2021 et «Take it easy» en 2022. En 25 ans, il a réussi à convaincre le Grand Conseil de l’importance d’investir dans la renaturation des rivières et dans l’aménagement des berges du Léman.

Avant tout pour l’humain. «On arrivait à faire comprendre que l’objectif était de sécuriser tout un quartier face au risque d’inondation ou encore de permettre aux citadins stressés de profiter de balades au bord de l’eau», précise-t-il. Parmi les projets pour lesquels il a mouillé sa chemise, on citera la renaturation de la Haute-Seymaz, la création de la plage des Eaux-Vives. «On a fait un super boulot au niveau des cours d’eau», s’enthousiasme Alexandre Wisard, avant de siroter un verre de gamay, forcément genevois. A la retraite, il aspire à voyager dans les Cyclades mais aussi à pêcher ou à se baigner. «J’adore ça! J’en profiterai pour faire l’inspecteur des travaux finis!»

Et, étant donné qu’il n’a pas dit son dernier mot, après des années au Conseil municipal de la Ville de Genève, c’est peut-être bien sur les bancs du parlement qu’Alexandre Wisard donnera de la voix. Puisque le sexagénaire est candidat au Grand Conseil chez les Vert’libéraux. Pourquoi un tel choix? «Ils me rappellent les Verts il y a 30 ans. Je ramène un peu d’expérience», souligne celui qui apprécie qu’on le surnomme Obi-Wan Kenobi, capable de transmettre son savoir aux jeunes Padawans.

Issu d’une famille de pêcheurs, cueilleurs de champignons et chasseurs, Alexandre Wisard est un naturaliste pur sucre, amoureux fou de la nature. Face à la sécheresse qui guette et aux enjeux climatiques, il conclut, en guise de message aux suivants: «On ne peut pas revenir en arrière. Mais, on doit prendre des mesures qui permettent de limiter les dégâts.»