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Accord de libre-échange avec l'Inde: le Parlement doit dire oui, et vite!

Société

ÉCONOMIE - L'accord de libre-échange entre l'Inde et l'AELE, dont la Suisse est membre, représente une chance historique pour notre économie. Après 16 ans de négociations, il est désormais important d'agir : le Parlement devrait envisager de ratifier cet accord dans les meilleurs délais. 

Pourquoi un tel besoin d'accélérer ? Parce que ce pacte ouvre à la Suisse les portes d’un des marchés les plus dynamiques de la planète. Alors que le monde vacille sous les crises économiques et géopolitiques, cet accord incarne une bouffée d’air pour nos entreprises. Aujourd’hui, l'Inde pèse à peine dans nos exportations, avec seulement 0,7 % de nos ventes à l’étranger. En cause : des droits de douane parmi les plus élevés du monde, qui pénalisent nos produits avant même leur arrivée sur le marché indien. Mais cet accord change la donne. Il promet la réduction, voire la suppression, de 95,3 % des droits de douane sur les exportations suisses vers l’Inde. La conséquence ? Des économies estimées à plus de 210 millions de francs par an pour nos entreprises. Pensez à l’impact pour nos fleurons de l’industrie : horlogerie, pharma, chimie, tous y trouveront leur compte.

Avantage compétitif

Et ce n’est pas tout. Avec cet accord, la Suisse devient l’un des premiers pays européens à conclure un pacte avec l’Inde, devant l’Union européenne et le Royaume-Uni, encore englués dans leurs négociations. Pour nos entreprises, cela signifie un avantage compétitif décisif sur ce marché en pleine expansion. Pendant que nos voisins continueront à négocier, nos produits auront déjà un accès facilité à ce géant économique.Mais réduire cet accord à une simple affaire de tarifs douaniers serait réducteur. Il engage également l’Inde à respecter des normes internationales en matière de durabilité et de droits sociaux, offrant ainsi aux entreprises suisses la sécurité juridique nécessaire pour investir sur le long terme. En prime, la protection des droits de propriété intellectuelle est renforcée, un point crucial pour nos entreprises innovantes.

La pression monte

Le moment est stratégique. Face à un ralentissement de la demande mondiale, la pression monte sur nos entreprises exportatrices. Rester immobile serait une erreur. Cet accord ne se résume pas à une opportunité, il contribue à soutenir la compétitivité de la Suisse sur la scène mondiale. Le gouvernement vise une entrée en vigueur fin 2025, mais cela dépend de la rapidité du Parlement. Ratifier rapidement, c’est offrir à nos entreprises une avance inestimable sur un marché en plein essor. Le libre-échange n’est pas un concept abstrait réservé aux économistes. C’est ce qui permet à nos PME et multinationales de prospérer, de créer des emplois et de continuer à innover. Valider cet accord avec l’Inde, ce n’est pas une formalité diplomatique : c’est assurer que la Suisse conserve son statut de leader économique dans un monde de plus en plus incertain. Et à ce stade, l’inaction n’est tout simplement plus une option.


Arnaud Midez 

Responsable de projets 
Economie extérieure

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