FILM - Mike Flanagan signe ici l’une des adaptations les plus sensibles de Stephen King, avec la magie d’un Steven Spielberg et l’ambiguïté audacieuse d’un Charlie Kaufman.
Stephen King, l’une des plus belles plumes de l’Amérique contemporaine reste aussi l’une des sources d’inspiration intarissable du cinéma hollywoodien. Si ses romans d’horreur sont parfois sujets à des adaptations bancales (voir le récent et horripilant «The Monkey»), ses œuvres moins effrayantes donnent souvent naissance à des chefs d’œuvre. «Life of Chuck», réalisé par Mike Flanagan, qui signe sa quatrième adaptation du King, est adapté d’une courte nouvelle et rejoint cette liste en racontant à rebours l’histoire d’un homme ordinaire, Chuck, dans un monde happé par une apocalypse que l’on devine. Tom Hiddleston incarne avec grâce et justesse ce personnage attachant, dont les souvenirs, les joies et les douleurs prennent vie dans une structure narrative audacieuse en trois actes. Mike Flanagan signe ici l’une des adaptations les plus sensibles de Stephen King, avec la magie d’un Steven Spielberg et l’ambiguïté audacieuse d’un Charlie Kaufman. Porté par un casting remarquable, le film séduit par son humanité, sa mélancolie lumineuse et sa narration inversée. Une œuvre profondément touchante, célébration fantastique de l’existence, intime, poétique et bouleversante, dont on entendra certainement parler aux prochains Oscars.
