PRÉJUGÉS - Une étude des Hôpitaux universitaires de Genève et de l’Université de Genève révèle que la majorité des tweets véhiculent des sentiments négatifs sur le surpoids et l’obésité. Le rôle des influenceurs est pointé du doigt.
Conduite par le Dr Jorge César Correia, médecin chef de clinique à l’Unité d’éducation thérapeutique du patient des HUG, sous la supervision du Pr Zoltan Pataky, médecin adjoint agrégé, responsable de l’Unité d’éducation thérapeutique du patient des HUG et professeur associé à la Faculté de médecine de l’UNIGE cette étude, menée en collaboration avec des chercheurs et des chercheuses des universités de Liverpool et de la Fondation NHS Greater Manchester Mental Health examine les sentiments du grand public, de personnalités politiques, de célébrités et d’organisations importantes à propos de l'obésité en analysant plus de 53000 tweets publiés en anglais, sur ce thème, entre avril 2019 et décembre 2022.
Racisme
L’analyse de ces tweets a révélé qu’ils étaient majoritairement négatifs (69,36 %) et en augmentation, tandis que les neutres (20,91 %) et positifs (9,73 %) étaient stables. Les tweets en lien avec l’obésité étaient également très souvent associés au racisme, à des choix de vie différents et à des maux sociaux, tels que la consommation de substances illicites et d’alcool.
L’étude démontre en outre que les représentations négatives de l’obésité par des personnalités politiques et des célébrités contribuent à des sentiments négatifs du public et à la perpétuation de stéréotypes et de préjugés à l’encontre des personnes obèses et en surpoids. Les pics de critiques ont été corrélés à des événements politiques et des commentaires de célébrités aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Ainsi, de nombreux messages négatifs ont été diffusés lorsque des personnes célèbres, en surpoids, ont été hospitalisées pour Covid-19, lorsque le président des États-Unis a annoncé vouloir perdre du poids ou lors du lancement d’une campagne du Gouvernement britannique contre l’obésité.
Influenceurs
L’étude constate que, lorsque des personnes connues publient des commentaires ou des opinions négatifs sur l’obésité, les personnes abonnées sont plus susceptibles de s’engager dans des conversations similaires, perpétuant ainsi davantage la négativité. Elle démontre donc le rôle des influenceurs et influenceuses dans le façonnement de l’opinion publique sur les sujets de santé et souligne que les personnalités publiques devraient être conscientes des conséquences potentielles de leurs déclarations en termes de santé publique.