
L’Union populaire de Genève lance deux initiatives afin que le droit à la gratuité pour les crèches et le parascolaire soit inscrit dans la constitution genevoise.
« En matière de petite enfance, les prestations doivent être gratuites afin de réduire les biais de reproduction sociale, favoriser l’égalité homme-femme et soulager le budget des familles » assure Pablo Cruchon, député ensemble à gauche et candidat Union Populaire au Grand Conseil. Dans la continuité de son action entreprise en 2023, l’Union Populaire Genève vient en effet de déposer deux initiatives populaires cantonales constitutionnelles qui visent à rendre les crèches et l’accueil parascolaire gratuits.
Deux initiatives
En 2023, deux initiatives populaires – cette fois législatives- et allant dans le même sens avaient déjà échoué, en raison d’un recours en justice. La constitution ne permettant pas la gratuité, les textes avaient été invalidés par le tribunal administratif.
Aujourd’hui, l’Union Populaire revient à la charge avec pour premier objectif de « changer la constitution pour changer ensuite la loi » selon Pablo Cruchon. « Même si cela peut prendre du temps, la volonté est là. En 2023, notre texte avait recueilli 6700 signatures en 5 semaines dont 5538 validées. Ce chiffre est plus qu’encourageant pour la récolte actuelle qui est ouverte jusqu’au 11 juin ».
Réduire les inégalités
Pour Olivier Baud, également candidat au Grand conseil, « il serait cohérent que l’accueil des plus petits soit gratuit dès lors que l’école obligatoire l’est également. C’est un pari sur l’avenir qui implique une socialisation heureuse dès la petite enfance car il y a trop de disparités parmi les enfants de moins de 4 ans.» En tant que « femme, mère et militante » , Gabriella Bakalovic, ajoute : « Si le principe d’égalité homme-femme est inscrit dans la constitution depuis 1981, les femmes sont encore trop nombreuses à sacrifier pour leurs enfants, leur vie professionnelle, leur vie sociale et leur future retraite en raison des difficultés dans l’accueil des plus petits ».
Un manque d’infrastructures dans tout le canton
Même si la Ville de Genève a réalisé des efforts importants pour augmenter le nombre de places en crèche, la situation y reste insuffisante, sans parler du reste du canton. À Genève 1500 places manquent. À Lancy "il n’y a que 600 places proposées soit 30% de la demande » déplore Yilmaz Savas, candidat au conseil municipal. A Onex également, le problème est similaire, avec a peine 293 places pour 739 enfants.
570 millions de francs
Selon l’Union Populaire la gratuité du parascolaire correspondrait à un financement de l’ordre de 120 millions de francs pour soit, rappelle Pablo Cruchon, « l’équivalent de la perte financière des communes suite à la baisse des impôts. Quant aux crèches, les 450 millions de francs requis seraient financés par les entreprises, premières bénéficiaires de cette politique.