CULTURE • Depuis une dizaine d’années, les musées genevois, à l’instar des théâtres et autres institutions culturelles, rivalisent d’inventivité pour ne plus se cantonner à être de simples lieux d’exposition. Proposant toujours plus d’offres annexes aux visiteurs, ils deviennent de véritables espaces de rencontres et découvertes allant bien au-delà de la simple contemplation des œuvres. Danse, chant, jeux, visites surprenantes, ateliers immersifs, expériences multisensorielles, les initiatives se multiplient pour sortir du cadre traditionnel.
Parmi les offres insolites du moment, tous les mardis à l’heure de la pause de midi, le Musée d’art et d’histoire propose des séances de Pilates dynamique ou de méditation en pleine conscience en lien avec les œuvres exposées. Cette approche ne se limite pas à une simple activité au milieu des toiles. Elle vise à offrir une résonance avec les collections, créant ainsi un pont entre observation des œuvres et pratique corporelle. Côté jeune public, entre chasses au trésor, lectures en musique, visites thématiques ou animations spéciales pendant les vacances d’octobre, l’offre est abondante.
Créativité
Le Musée d’ethnographie de Genève redouble, lui aussi de créativité pour proposer au public une programmation originale. Le 6 octobre, le parcours Mémoire chocolatée vous emmènera à travers chant, danse, poésie et jeux suivre le chemin du chocolat, de la fève à la plaque. Puis, un atelier dégustation régalera les papilles en expliquant la fabrication du cacao et les enjeux de sa production. Conférences, ateliers, lectures, projections, spectacles, concerts, et même des soirées clubbing sont au menu.
Quant à l’Ariana, l’institution n’hésite pas à sortir de ses murs en créant et exposant les céramiques en partenariat avec des établissements pénitentiaires, médicaux ou socio-éducatifs. Le dernier week-end de novembre, elle proposera la 3e édition d’Art pour tous, tous pour l’art, un événement festif dédié à l’inclusion et à la diversité des publics. Depuis peu, elle collabore aussi avec des médecins pour délivrer des ordonnances, permettant à des patients souffrant d’isolement ou de troubles psychologiques de participer à des ateliers.
Nouveaux publics
Cette dynamique fait écho à la volonté de la Ville de Genève depuis les années 2010 d’ouvrir les institutions culturelles et d’aller à la rencontre de nouveaux publics. Elle s’est clairement intensifiée pour les musées après la période Covid. «L’objectif de démocratisation culturelle est une pierre de Sisyphe, un ouvrage qu’on doit remettre sans cesse sur le métier, mais on voit que le public répond présent et en redemande! C’est une tendance générale, mais depuis 3 ou 4 ans, les musées osent se donner plus de liberté, avec des propositions originales, parfois décalées, le plus souvent très appréciées», éclaire Félicien Mazzola, porte-parole du Département de la culture et de la transition numérique.