Revue genevoise 2024: un drôle d'équipage met le feu au lac!

Rédigé par
Adélita Genoud
Culture & Loisirs

SPECTACLE • Le 132e exercice de haute voltige genevois est cette année un peu plus politique que la précédente édition. Un pur régal
Il est vrai qu’au vu des tempêtes népotiques qui ont fait tanguer le landerneau, les scénaristes ne se sont guère privés de secouer le cocotier. Autant dire que la Ville, l’Etat et les Services industriels genevois, traversés par des affaires de recrutements familiaux ou sur l’air des copains d’abord en ont pris pour leur grade. Mais les plumes savamment aiguisées de Claude-Inga Barbey, Laurent Deshusses et Pierric Tenthorey, tous trois à la manœuvre, ont aussi raturé les dérapages comptables des argentiers de l’AVS (hilarant).
La Revue genevoise c’est aussi un balayage de nos us et coutumes. Du pain bénit pour les auteurs qui égratignent les wokistes et leurs débordements autant que les adeptes du «c’était mieux avant». Ah aussi, le collisionneur du CERN expliqué par la troupe, un pur régal où chacun s’emmêle les pinceaux.  
Côté jeu
Si le texte sonne toujours juste, l’interprétation des capitaines et des moussaillons de cet équipage énergique mérite quelques éloges. Tiens, Laurent Deshusses dans la peau d’un Depardieu dégoulinant de salacités, qui l’aurait cru? L’acteur genevois est bluffant disons-le, restituant jusque dans les petits sons caractéristiques émis par le monument du cinéma français. Et Claude-Inga Barbey? Irrésistible dans son habit de femme de ménage, d’assureur ou encore de séductrice impénitente sur le retour. Un mot encore sur Jean-Philippe Meyer, la revue lui va comme un gant, aussi à l’aise en Mollah qu’en insecte prêt à investir le futur quartier Praille-Acacias-Vernets (PAV). Et puis? Gloria Grossrieder si authentique dans son phrasé et dans son interprétation de jeune smartphone dépendante.
Chants et danses
Virginia Sirolli a du talent, beaucoup de talent. La meneuse de revue a fait souffler un vent drôlement impétueux sur le Casino-Théâtre de la rue de Carouge. Sa voix emplit la salle. Tandis qu’avec sa chorégraphie rafraîchissante, la toute jeune Molly Hirt qui rythme les pas des danseurs et des comédiens a tout l’air d’avoir plus d’un tour de piste dans son sac.
Alors? On danse, on fredonne et on rit d’un bout à l’autre de cette performance artistique.

La Revue, jusqu’au 31 décembre,  Casino-Théâtre, 42 rue de Carouge.
Infos et réservations: www.larevue.ch

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