Francis Ford Coppola signe une œuvre testamentaire, foisonnante et imparfaite. Testament cinématographique dans la forme d’abord, tant le cinéaste légendaire semble revenir à ses premières amours pour le théâtre et l’opéra, malaxées dans une expérimentation visuelle permanente. A l’instar de «Dracula», tourné en studio dans des décors peints à la main en 1992, «Megalopolis» fait la part belle aux décors spectaculaires, irréels et impressionnistes, cette fois à grands coups d’effets spéciaux numériques parfois ratés.
Coppola multiplie aussi les hommages et les citations, fait une sorte de solde de tout compte en dressant un portrait désenchanté d’une Amérique à laquelle il ne croit plus, use de multiples références artistiques, philosophiques et littéraires, et se permet un final en forme de note d’espoir très touchante pour les générations à venir. C’est la voix du cinéaste qui s’exprime tout au long du film, un projet personnel qu’il a porté à bout de bras des dizaines d’années. Pour quel résultat? Un opéra bringuebalant qui enchaîne quelques instants de grâce avec beaucoup de scènes ratées et des personnages archétypaux frisant le ridicule.