Un élu carougeois milite pour la création d’un cimetière pour animaux

Rédigé par
Adélita Genoud
Canton & Communes

CAROUGE • La proposition de Dominique Barbuzzi, en lice pour l’Exécutif de la Cité sarde, fait écho à une pétition relancée, il y a un mois, en Ville de Genève.    

«Nos animaux de compagnie partagent notre quotidien, nous apportant affection et fidélité. Ils font partie de notre famille. Pourtant, lorsqu’ils nous quittent, trop peu d’options dignes s’offrent à leurs propriétaires. Actuellement, l’incinération ou l’inhumation dans un jardin privé restent les seules alternatives, souvent coûteuses ou 
inaccessibles pour de nombreux foyers», ainsi parle Dominique Barbuzzi. Rien d’étonnant dès lors à ce que le candidat au Conseil administratif de Carouge réclame la création de cimetières dédiés aux compagnons à quatre pattes. D’ailleurs, cette requête est inscrite dans son programme de campagne. 

Un espace disponible

Pour lui, comme pour les nombreux détenteurs de chiens croisés dans la ville de la rive gauche, un tel projet permettrait de rendre hommage aux animaux domestiques disparus et d’offrir un lieu de recueillement à ceux qui les ont aimés. Le candidat ajoute par ailleurs que sa commune dispose d’un cimetière à l’américaine doté de larges allées et qui se prêterait facilement à un tel aménagement. «Afin de ne pas heurter les sensibilités, il suffirait d’ériger un mur pour séparer 
la partie où reposent les êtres humains de celle accueillant la dépouille des animaux. Il serait même possible de prévoir un accès distant de l’entrée principale», assure-t-il.

Hasard du calendrier, le Mouvement de défense des propriétaires de chiens de Genève (MDPCG) vient d’exhumer une pétition qu’il avait lancée en 2019 déjà et revendiquant elle aussi l’aménagement d’un cimetière pour animaux, cette fois, en Ville de Genève. «Le texte était resté en suspens en raison de l’émergence du Covid-19. Mais en janvier 2025, nous avons pu déposer la pétition portant 272 signatures manuscrites et 507 électroniques», précise Manuel Alonso Unica, président du MDPCG.

Genève en tête du palmarès

Si son mouvement revient à la charge c’est que la cité de Calvin est, des 2131 communes suisses, celle qui compte le plus grand nombre de chiens, soit: 10’631. Dans son texte, Manuel Alonso Unica relève en outre que sept communes genevoises, dont Carouge, figurent en tête des villes les plus denses en termes de population canine. Et ce n’est pas tout. Pour le MDPCG, l’économie bénéficie des demandes à la hausse en matière de biens et services relatifs aux animaux de compagnie. Un commerce, observe encore l’auteur de la pétition, qui génère également quelques espèces sonnantes et trébuchantes pour la collectivité en matière de contributions publiques directes et indirectes. «Et puis, il est indéniable qu’un animal de compagnie agit sur la santé de son propriétaire», affirme encore le président du mouvement qui sera entendu en mars par la Commission des pétitions du Grand Conseil.

La législation

Quelle est la réglementation en matière d’ensevelissement d’animaux de compagnie? Le Département de la santé et des mobilités précise que seuls les animaux de petite taille, n’excédant pas plus de 10 kilos, peuvent être enfouis dans un terrain de propriété privée. Quant à la création et l’exploitation de cimetières? De même source, on indique qu’elles sont soumises à autorisation du Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV) pour les aspects sanitaires. Ce type d’infrastructure est en effet considéré comme une installation d’élimination de sous-produits animaux appartenant à une catégorie la plus à risque pour la santé et l’environnement. D’ailleurs, le SCAV rappelle également: «qu’il est interdit de placer les dépouilles dans des sols marécageux ou des zones sujettes aux inondations, chutes de pierres, éboulements ou érosions. De même qu’à moins de 2 mètres de la nappe phréatique afin de prévenir les risques liés à certains germes pouvant persister très longtemps dans les sols.» Pour le surplus, toute demande de création de cimetière est soumise au Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV). Ce dernier étudiera la demande d’autorisation et procédera à une inspection du site afin de s’assurer que l’installation respecte la législation en vigueur sur les épizooties. Lequel site devra par ailleurs avoir fait préalablement l’objet d’une autorisation de construire par le Département du territoire, soumis à préavis du SCAV.

Si le Grand Conseil neuchâtelois vient de rejeter une pétition en faveur d’un cimetière pour animaux, des communes comme Emmenbrücke (LU) ou Läufelfingen (BL) en disposent, tout comme la France, l’Allemagne et l’Autriche. 

 

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