Partenariat sponsorisé

Assainir les finances fédérales et alléger les charges des entreprises

Rédigé par
Vincent Simon
Société

Le programme d’économies de la Confédération ne suscite pas l’enthousiasme : les critiques portent, à gauche, sur le fait de procéder à des économies, à droite sur l’idée d’augmenter la taxation des retraits en capital des 2e et 3e pilier. Et un peu partout, de multiples groupes d’intérêts ne veulent pas qu’on touche à leur domaine. En revanche, pour economiesuisse, l’Union patronale, l’Association Suisse d’Assurances et Swissmem, c’est feu vert. Au vu d’une situation internationale très préoccupante, ces associations demandent aussi d’alléger les charges des entreprises. 

Le programme d’allégement des finances fédérales vise à freiner la hausse des dépenses. Le déséquilibre qui menace d’apparaître d’ici deux ans pourrait représenter plusieurs milliards de francs. En cause principalement la décision du Parlement d’augmenter les dépenses en faveur de la défense, mais aussi l’évolution démographique, qui entraîne chaque année des coûts supplémentaires de plusieurs centaines de millions en faveur de l’AVS: la Confédération est en effet obligée de financer 20% des coûts du premier pilier. La 13e rente AVS, acceptée l’an passé, vient alourdir la facture. D’autres projets sont dans les tiroirs pour plusieurs milliards. 

Pas de problèmes de recettes

Les associations économiques refusent les nouveaux impôts, mais saluent la focalisation de l’exercice sur les dépenses. La Confédération n’a en effet pas de problèmes de recettes, qui croissent avec une belle régularité. C’est aussi une bonne chose que tous les domaines participent à l’exercice. Certes, l’économie souhaiterait renoncer aux économies touchant à la formation et à la recherche. Mais elle les accepte, car si personne n’accepte de faire un effort, la réforme échouera. Et la conséquence est bien connue : chaque fin d’année, il s’agirait de couper aussi, mais toujours dans les mêmes domaines, qui ne sont pas protégés par des lois. Au final, rappelons que les dépenses de la Confédération continueront d’augmenter, mais en phase avec l’augmentation des recettes. On ne fait en réalité que ralentir la hausse.

Alléger les charges

L’économie mondiale est sous tension et les exportations suisses vers les USA sont sous la menace de droits de douane exorbitants. Si l’on souhaite que les entreprises puissent affronter ce défi et continuer de payer les impôts qui sont si importants pour le budget fédéral (15 milliards actuellement), il est donc utile d’alléger leurs charges. Les associations économiques ont donc insisté sur l’importance de ne pas pousser les coûts du travail à la hausse – pour financer la 13e rente, un congé parental ou une rente AVS déplafonnée pour les couples. En effet, ajouté à la force du franc, la hausse des charges salariales est un poison pour l’investissement et l’emploi.  En termes de régulation aussi, il serait temps de réduire la voilure : en termes de reporting des entreprises, de taxe carbone aux frontières ou autres, un moratoire serait bienvenu. Un accord sur l’électricité avec l’Europe contribuerait aussi à assurer la fourniture d’un énergie indispensable. 

D'autres pays...

Enfin, si les USA font la guerre des droits de douane, autant essayer de faire la paix avec les pays qui acceptent de négocier des accords de libre-échange. Mettre en œuvre l’accord qui vient d’être ratifié avec l’Inde, ou négocier des ouvertures avec les pays d’Amérique latine : autant de pistes à exploiter pour améliorer à moyen et long terme l’accès aux marchés mondiaux pour nos secteurs exportateurs.  ce titre, la stabilisation des accords bilatéraux avec l’Union occupe aussi une place centrale, comme on peut s’en douter, dans les attentes des milieux économiques. 


Vincent Simon
Responsable de projets Finances et fiscalité

En savoir plus