Caisse maladie publique et réseau de soins: Genève ose!

Rédigé par
Adélita Genoud
Genève

SANTÉ • Mercredi 22 janvier, le Conseil d’Etat a présenté son projet de caisse d’assurance maladie liée à un réseau de soins intégrés réunissant des acteurs de la santé issus du public et du privé. Que faut-il retenir? L’essentiel en six points.

Les motifs
Alléger le poids des primes maladie dont les montants ne cessent d’augmenter. Pour rappel, Genève a dû faire face à une hausse de 6,5% en 2025 et 9,1% l’année précédente. 
En outre, plus d'un tiers des assurés qui ne parvient pas à faire face aux coûts des primes, reçoit un subside. En 2025, l’aide octroyée par l’Etat sera de 712,9 millions de francs. Dans ce contexte et conformément au programme de la législature et à la suite d’une motion déposée au Grand Conseil à l’automne 2023, le gouvernement a mandaté un groupe d’experts présidé par l’ancien conseiller d’Etat, David Hiler.

Les objectifs
D'août à décembre 2024, ce groupe d'experts a analysé un projet du Département de la santé et des mobilités, baptisé Béluga. Il devait examiner à quelles conditions il serait possible de créer une caisse maladie publique pour l'assurance obligatoire des soins, capable d'offrir une prime plus basse de 20% que la prime moyenne actuelle. Il est apparu que pour proposer un tel rabais, il fallait passer par la création d'un réseau de soins intégrés, visant une meilleure prise en charge des patients à un meilleur coût.

Les acteurs du réseau
Entreraient dans cette organisation: les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), l’Institution de maintien à domicile (Imad), des médecins généralistes et spécialistes ainsi que tous les prestataires de santé (infirmiers, pharmaciens, physiothérapeutes, aides-soignants, etc). Le réseau met en place une porte d’entrée ou point d’accès au réseau via le médecin de 1er recours, la télémédecine, la centrale téléphonique. Les pédiatres, gynécologues et ophtalmologues peuvent être directement contactés. En cas d’urgence, l’assuré peut être pris en charge partout en Suisse.

Les recommandations des experts
Des économies sur les coûts devraient être réalisées grâce à la prescription de médicaments génériques, au maintien des patients à domicile, à un meilleur suivi des malades chroniques, à l’accent mis sur la prévention et la promotion de la santé.

Points en suspens
Le nombre d'assurés et de généralistes nécessaires à la viabilité du système doit encore faire l'objet d'études complémentaires. Et puis, un spécialiste des assurances devra préciser le taux d’économies possible. La question du financement de la caisse unique n’est pas encore résolue. Le montant du capital à injecter n’a pas encore pu être chiffré. Autant de questions qui devraient trouver des réponses dans une seconde étape présentée cet été.

Le feu vert de Berne
Berne doit approuver la création d’une caisse d'assurance maladie publique cantonale. En cas de refus de la Confédération sur ce point, Genève devrait tout de même créer un réseau de soins intégrés public-privé. Comme le préconisent le ministre de la santé, Pierre Maudet et le président du groupe d’experts. 

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