Ces bénévoles qui ont fait vivre le Bol d’Or

Rédigé par
Marie-Claire Régis
Genève

Alors que le Bol d’Or 2025 s’achève à Genève, on célèbre les navigateurs victorieux. Mais comme chaque année, bien avant la victoire des uns, la participation des 400 équipages ne serait pas la même sans l’action des 200 bénévoles oeuvrant dans l’organisation de la compétition. 

On les repère facilement: cette année, c’est un polo orange corail qui habille les 200 bénévoles du Bol d’Or, la célèbre régate qui marque le début de la saison estivale à Genève. Une vague vive et colorée s’affaire dans tous les recoins de la Société Nautique de Genève. Pas de chance pour les géants: jusqu’au 3XL seulement. Mais qu’importe la taille du polo, c’est l’énergie de chacun d’entre eux qui fait tourner la machine.

Une armada orange discrète et efficace à tous les postes 

Du parking au phare qui vient d’être édifié à la Nautique, de la scène de remise des prix à la grue qui mets les bateaux à l’eau, du bar des membres aux bouées sur le lac, ils sont partout, discrets, mais essentiels. «Sans cette équipe de bénévoles, il n’y a pas de régate», résume Véronique, cheffe d’orchestre infatigable de cette armada orange. C’est une femme charismatique, ancienne avocate, dynamique et directe qui dirige les bénévoles depuis 15 ans, après l’avoir été elle-même durant de longues années.

Véronique, la James Bond de l’organisation du Bol d’Or

Son téléphone sonne sans arrêt, diffusant le thème de James Bond. Ça lui va bien, on pourrait la comparer au célèbre agent secret vu le nombre de sujets qu’elle traite et résout simultanément et en permanence. «Parfois, je suis dure avec eux, je les engueule, mais ils reviennent chaque année… c’est qu’ils doivent aimer ça!» dit-elle en riant avec un mélange d’autorité et d’affection, comme on en trouve dans les grandes familles. 

De la diversité et de l’efficacité 

Ils ont tous des parcours différents, mais un point commun: «l’amour du Leman et du Bol d’Or», chacun le répète. Axel, trader en matières premières dans la vie, pilote bénévole sur les bateaux presse depuis 5 ans, raconte: « Je collectionne les polos, j’en ai de toutes les couleurs! Cette année la couleur est belle!» Laurence, elle aussi pilote précise: «On n’est pas tous membres de la Nautique, mais on est tous touchés par l’eau. C’est un privilège d’être bénévole ici.»

Pascale, que Véronique surnomme son «couteau suisse», gère les inscriptions, vérifie les licences, les assurances («qui doivent être des responsabilités civiles couvrant 2 millions de francs» précise-t-elle), et prépare les étiquettes des bateaux… «On se bat pour être bénévole», glisse-t-elle avec fierté. Mustafa, dit «Mouss’» , est grutier pour la première fois: «L’an dernier j’ai collé des étiquettes sur des tables trop basses. Je me suis cassé le dos. Cette année, j’ai demandé à changer de poste.» L’expérience lui a tellement plu qu’il a décidé de passer le permis de grutier pour l’année prochaine.

Adapter, écouter, repartir 

La flexibilité et l’écoute, c’est une règle d’or pour Véronique: «Il faut que le poste plaise au bénévole et que lui-même  me convienne à ce poste. Si la personne est bien, efficace, je n’ai pas à la former chaque année. C’est gagnant-gagnant.» Avec humour et tendresse, elle ajoute en parlant de Mouss’ «On adapte les postes au physique de chacun. Les belles filles au bar et les costauds à la grue. Je plaisante, c’est surtout l’efficacité et la motivation que je recherche.»

Et toute cette organisation commence bien avant la course: dès janvier, des réunions mensuelles; en mars, un apéro de recrutement; en mai, un briefing écrit détaillant chaque poste et  bien sûr, un planning… Après la course, un debrief en juin et un dîner des bénévoles à l’automne. Cette mécanique huilée, Véronique la mène avec rigueur mais aussi beaucoup d’humanité.

Une ambiance unique

Parmi les visages engagés, Carolina au bar des membres: « Si Véronique arrête, j’arrête aussi.» Catty, arrivée par recommandation en 2023, est déjà conquise. Et même les salariés de la Nautique s’y mettent : Mélina, responsable RH, devient barmaid sous les tentes destinées au public aux côtés de Julie, responsable des membres du club. « All hands on deck», sourit Mélina, dans une ambiance où leurs fonctions habituelles s’effacent pour laisser place à l’entraide «Nous sommes solidaires et bénévoles pour le week-end. Déjà, c’est sympa et nous voulons vraiment que cet évènement soit un succès!»

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