Choulex ou la volonté de préserver son âme villageoise

Rédigé par
Adélita Genoud
Canton & Communes

COMMUNES - Que se passe-t-il dans votre ville ou dans votre village? Sur quels dossiers travaillent vos élus? Notre chronique met chaque semaine en lumière l’activité d’une commune. Tour de piste avec Aloys Baudet, président du Conseil municipal de Choulex. 

Le Romain Caulius, de la Colonia Equestris, avait une villa en terres  «pré-choulésiennes». Laquelle villa devint une ferme avant d’être au cœur d’un véritable domaine agricole. Autant dire que la tradition champêtre des lieux ne date pas d’hier. C’est sans doute pour cela  qu’Aloys Baudet veut préserver le caractère rural de sa commune. Il n’est pas le seul, bon nombre d’habitants lui emboîtent le pas. «Nous ne voulons pas passer d’une petite bourgade campagnarde à une cité-dortoir. Aujourd’hui, une partie de la population travaille à Genève», relève le premier élu.
Immeubles à venir
Nonobstant ce préambule, Choulex va construire trois immeubles à l’entrée ouest. Un total d’une cinquantaine de logements mixtes:  locatifs, en Propriété par étage (PPE) et adaptés pour des seniors. Une salle polyvalente devrait aussi prendre place dans le complexe immobilier.
Ce projet remonte à 2013 et ne verra le jour qu’en 2026/2027. Un long accouchement qui résulte des différentes procédures nécessaires à la mise en route du chantier. «Il a fallu déclasser la zone alors agricole pour la rendre constructible, obtenir les autorisations du Canton, avant de mettre les travaux au concours et de désigner in fine le lauréat»,  reprend notre interlocuteur. Et d’ajouter, toujours dans le souci de ne pas dénaturer le village.:«Les constructions ne seront pas plus hautes que le cordon boisé situé à proximité». 
En attendant le premier coup de pioche, Choulex fait face peu ou prou au trafic routier de transit. Si le village est moins exposé que des communes sises dans des axes à forte densité automobile, il n’est pas complètement épargné. Comme l’affirme le président du Conseil municipal: «Je comprends que ces usagers de passage ont envie de gagner  du temps en franchissant Choulex. Qui n’agirait pas ainsi? Mais nous ne pouvons pas nier que cela crée des nuisances. Je regrette que beaucoup de communes jouent cavalier seul en la matière. Elles bouclent leurs accès et tant pis si la circulation se reporte sur la cité voisine.»
Des finances saines
Comment la commune – qui abrite 1250 âmes – parvient-elle à joindre les deux bouts et plutôt deux fois qu’une? «Nous avons la chance de compter parmi nous plusieurs gros contribuables qui amènent de belles pierres à l’édifice municipal. Choulex, il est vrai, hors de son cadre bucolique, offre une réelle quiétude. C’est encore Aloys Baudet qui le dit. «Nous sommes assez éloignés des grandes pénétrantes et donc peut-être moins exposés aux déprédations ou à d’autres délits.»
Alors que manque-t-il dans ce petit coin agricole? «La carence en places en crèche devrait être comblé avec l’inauguration des bâtiments de l’entrée ouest. Nous avons évidemment anticipé cette nécessité. En revanche, nous aurions besoin de petits commerces car aujourd’hui les habitants ne disposent que d’un tea-room, d’une épicerie et d’un restaurant. Mais j’insiste , pas question de voir s’ériger un centre commercial à Choulex.» Et si le village s’agrandit, l’actuelle école primaire,qui accueille tous les degrés,  ne risque-t-elle pas d’être trop étroite? C’est mal connaître les élus choulésiens. La Municipalité dispose d’un bâtiment qui pourrait être aménagé à cet effet. Alors? Tout est bien dans le meilleur des mondes? A n’en pas douter. Le griffon qui orne les armoiries donnant son nom à plusieurs associations du village n’est-il pas le symbole de la vaillance et de l’obstination?

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