Couper ou pas couper un arbre? Bisbille à Bellevue!

Rédigé par
Tadeusz Roth
Canton & Communes

CONFRONTATION • A Bellevue, un couple de retraités bataille pour qu’un arbre qui les dérange soit taillé. Sans succès. 

Un chêne, une grosse branche qui pousse de travers et des centaines de glands. Au chemin de la Chênaie, à Bellevue, le calme qui règne d’habitude est menacé par un coupable inhabituel: un arbre, en l’occurrence un chêne, qui a choisi de pousser en diagonale et de recouvrir une maison habitée par un couple d’octogénaire, les Sortino. Fait étonnant, le feuillu, qui prend ses racines depuis la propriété d’à côté, ne dérange aucune autre maison du quartier. Résultat, les deux retraités sont littéralement envahis par les glands, qui recouvrent leur entrée et leur toit et s’invitent même à l’intérieur de leur maison. Malgré leur âge avancé, ils sont donc contraints de balayer tous les jours pendant des heures. Autre conséquence négative: le chêne occulte la lumière du soleil, plongeant la maisonnée dans une obscurité incessante. Enfin, les époux redoutent également un accident, notamment si la branche venait à tomber sur leur villa. «On ne se sent pas en sécurité, un arbre est déjà tombé dans notre copropriété. S’il tombe sur nous, on n’est pas sûr de s’en sortir. Qui sera responsable si ça se produit? Et qui payera?», s’interroge celle qui est aujourd’hui grand-mère. 
Depuis des mois, le couple demande que l’arbre soit taillé, en tout cas en ce qui concerne sa branche menaçante. Pour cela, il s’est adressé à la copropriété ainsi qu’à la commune de Bellevue. Mais jusqu’ici, leurs demandes sont restées sans effet. 
Autorisations 
Contactée, la copropriété assure faire son possible pour régler le problème. Pourtant, ce ne serait pas à elle que la décision revient: «Nous avons déposé des demandes à la copropriété d’à côté, puisque c’est là que pousse l’arbre. Mais pour l’heure ça bloque du côté du Canton», détaille un responsable. 
Idem du côté de la Mairie de Bellevue, qui rappelle que les autorisations sont délivrées par l’Etat. Les autorités communales surveillent toutefois l’arbre en question, qui surplombe également un chemin pédestre. D’après  elles, le chêne en question ne risque pas plus qu’un autre de tomber. Et il serait potentiellement menacé en cas de coupe trop importante. «Si on le taille de 30% comme le demande le couple gêné, cela pourrait mettre en danger la santé même du chêne», précise le service technique. Qui rappelle également que la commune s’occupe «régulièrement» du nettoyage de la petite rue. 
Du côté du Canton, on rappelle que de manière générale, (et plus particulièrement si un arbre frotte contre une maison ou une toiture), la taille ponctuelle de branche d'un diamètre restreint n'est pas interdite et non soumise à autorisation. «L'élagage est en revanche soumis à autorisation, car cela a une incidence très forte sur l'arbre et son développement (porte d'entrée pour des parasites et pourriture; dépérissement des arbres)», ajoute Rafaèle Gross, chargée de communication au Département du territoire (DT). 
Concernant les responsabilités, le canton est catégorique: «Le propriétaire est responsable de veiller à l'entretien de ses biens et notamment de l'état sanitaire de son arbre.» Pourtant, les autorités assurent n’avoir reçu aucune demande pour l’arbre en question. «Espérons que cette demande arrive avant qu’un drame ne se produise», concluent d’une voix les Sortino. 

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