Informatique: des étudiants de l'université de Genève montent aux barricades

Rédigé par
Adélita Genoud
Genève

Le Centre universitaire d’informatique (CUI) de l’Université de Genève (UNIGE) est-il menacé? Des étudiants s’inquiètent et lancent une pétition pour sa sauvegarde. Le rectorat se veut rassurant.
Que demande le texte émanant des étudiants en bachelor et en master spécialisés dans les sciences informatiques? La reconnaissance du Centre informatique tout d’abord avec une valorisation de la formation dispensée et l’affirmation de son rôle interdisciplinaire pour l’avenir technologique et économique de la région. Ce n’est pas tout, les pétitionnaires réclament aussi que les postes laissés vacants soient repourvus afin que la rentrée 2024 se fasse dans de bonnes conditions. Ils veulent enfin que le CUI reste maître à bord pour déployer sa stratégie et assurer la qualité de ses programmes.
Bachelor et master inclus
Pour rappel, il faut savoir que le Centre universitaire d'informatique, unité d'enseignement et de recherche, est dirigé par le rectorat et ses facultés membres (sciences, lettres, sciences de la société, économie et de management, médecine, psychologie ainsi que sciences de l’éducation). Depuis 2015, il a inclus des programmes de bachelor et de master en Systèmes d'information.
Y a-t-il péril en la demeure? Le rectorat veut-il supprimer la seule et unique structure universitaire dédiée à l’enseignement du numérique et à son application directe dans la cité? «Il n’y a pas de réflexion sur une fermeture du CUI, mais le rectorat envisage une évaluation du centre, avec le soutien de son collège. C’est un processus habituel au sein de l’Université, qui permet d’impliquer l’ensemble de la communauté concernée tout en s’appuyant sur des experts externes»,  affirme-t-on au service de communication d’UNIGE.
L’institution assure que c’est un passage obligé «dans un domaine qui a connu de véritables révolutions depuis la dernière évaluation du centre, menée en 2005.» 
Manque de ressources
Pour l’Association des étudiants en Systèmes d’Information (AESI), les choses ne sont pas si simples: «Les facultés membres du collège ont récupéré les ressources ces dernières années au détriment du Centre universitaire d’informatique et dont la direction n’a qu’une voix facultative.»  En attendant, le centre sera-t-il en mesure d’assurer les cours obligatoires pour les étudiants inscrits en septembre 2024? Ce d’autant que comme le dit encore l’AESI: «Depuis 10 ans, le nombre d’enseignants et d’assistants diminue et cela continue avec le récent non-renouvellement d’un poste. Les professeurs restants se surchargent pour maintenir le programme et permettre aux étudiants de poursuivre leur cursus».  
Une crainte que balaie Marco Cattaneo, porte-parole de l’Université: «La rentrée 2024 se déroulera normalement, les cours seront évidemment assurés. Le centre n’est privé ni d’enseignants ni de budget.» L’Université de Genève compte 13 centres interfacultaires qui tous s’appuient sur les facultés membres pour la poursuite et le développement de leurs activités.
Approche pluridisciplinaire
Un modèle qui, selon le porte-parole: «évite la création artificielle d’un nouveau silo. Il garantit aussi l’approche pluridisciplinaire propice au développement des nombreuses compétences transversales essentielles dans les métiers du numérique comme le soulignent les pétitionnaires.» Pour, l’alma mater, cette organisation ne freine ni leur reconnaissance, comme en attestent par exemple le cas de l’Institut des sciences de l’environnement, du Global Studies Institute (GSI) ou du Centre interfacultaire des droits de l’enfant dont les expertises sont recherchées sur la scène nationale et internationale, ni leur capacité à accueillir de nombreux étudiants. Avec plus de 1000 étudiants, le bachelor en relations internationales proposé par le GSI, est l’un des bachelors les plus suivis de l’UNIGE.

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