Prévention • Des habitants préoccupés par la multiplication des moustiques tigres. Les autorités lancéennes se déclarent particulièrement actives dans la lutte contre ces nuisibles exotiques.
«Mon quartier est confronté à une prolifération inquiétante de moustiques tigres, rendant la vie en extérieur difficile», témoigne une résidente de Lancy. Elle ajoute qu’elle n’est pas la seule à subir l’assaut de ces insectes. «Des voisins sont exaspérés voire inquiets face à des nuisibles qui envahissent les jardins, les balcons et les espaces partagés alentours. Pire encore, des enfants victimes de piqûres ayant entraîné d’importantes inflammations ont dû consulter le service des urgences pédiatriques. Nous redoutons que les choses dégénèrent et que nous contractions des maladies transmises par ces moustiques comme la dengue ou le chikungunya.»
Cette Lancéenne n’est pourtant pas restée les bras croisés. A l’instar d’autres habitants du quartier, elle a traité son terrain mais elle assure que cette mesure est restée infructueuse. «Il faudrait que les autorités compétentes coordonnent une action à plus grande échelle pour endiguer ce fléau.»
Alors? Le maire de Lancy, Damien Bonfanti, affirme que sa commune est, elle aussi, particulièrement engagée dans la lutte contre cette nouvelle faune ailée. «Nos services effectuent trois dispersions annuelles dans 1500 égouts et autres sites d’eaux stagnantes. Nous ne pouvons agir que sur le domaine public qui ne représente que 40% de la surface communale totale. Les 60% restants sont en effet des propriétés privées, explique-t-il.
Un collaborateur contre les nuisibles
Pour renforcer la lutte contre les nuisibles, les autorités de Lancy ont également recruté un employé entièrement dédié à cette mission. Celui-ci s’occupe non seulement des moustiques tigres, mais aussi des frelons asiatiques et des rats. Ces derniers sont particulièrement visibles en surface en raison des nombreux travaux en cours à Genève et qui les délogent de leurs terriers.
Le maire de Lancy se veut rassurant: « Aucun cas de dengue ou autre maladie exotique n’a été déclaré. Mais nous devons prendre en considération de nouveaux paramètres liés au changement climatique. Les moustiques tigres sont désormais bien installés en Europe. Ils sont devenus résistants à des températures très basses. C’est la raison pour laquelle nous ne parvenons pas actuellement à les éradiquer dans leur totalité. Nous avons toutefois cherché des pistes qui soient à la fois respectueuses de l’environnement et efficaces. Ainsi, avec la collaboration de l’Etat et d’autres communes, Lancy veut s’inspirer d’une technique mise en place avec succès au Tessin et dans d’autres pays européens. De quoi s’agit-il? «Des mâles sont élevés en laboratoire puis stérilisés. Ils sont ensuite relâchés dans la nature afin de s’accoupler avec des femelles sauvages. Celles-ci vont dès lors pondre des œufs non viables. Plusieurs projets pilotes ont conduit à la réduction de 80% de l’espèce. Cette méthode prometteuse est toutefois onéreuse. Il faut compter plusieurs centaines de milliers de francs pour la seule commune de Lancy.»
En attendant, l’Etat de Genève dispense des conseils préventifs et curatifs sur son site Internet.
