SORTIE CINÉMA - Une mise en scène pudique et d’une rare justesse pour aborder un sujet délicat: a-t-on le droit de disparaître?
Suzanne (Juliette Armanet) disparaît du jour au lendemain, laissant derrière elle deux jeunes enfants qu’elle confie à sa sœur Jeanne, interprétée par Camille Cottin. Pas préparée à la lourde tâche qui l’attend, elle devient malgré elle une mère de substitution. Nathan Ambrosioni signe un drame familial qui devient petit à petit une chronique tendre, poignante et lumineuse. Pourtant le sujet est difficile, et aurait pu céder à la facilité du tire-larme: la disparition volontaire d’une mère de famille et la lente reconstruction d’une cellule familiale en éclats.
Mais bien loin du pathos, le réalisateur adopte une mise en scène pudique et d’une rare justesse pour aborder un sujet délicat: a-t-on le droit de disparaître? Et que deviennent celles et ceux qui restent? Camille Cottin rayonne dans un rôle tout en retenue, faisant vibrer chaque hésitation, chaque non-dit, chaque tendresse inattendue. Ambrosioni filme l’intime avec une attention quasi organique: les silences, les gestes simples, les regards deviennent les vecteurs d’émotions puissantes.
