Le bord du lac entravé pour 
une compétition sportive

Rédigé par
Tadeusz Roth
Genève

INSTALLATION • Pendant plusieurs semaines, les abords  de la plage des Eaux-Vives se transforment en  gros chantiers pour une compétition sportive.  Les organisateurs s’expliquent. 

Des dizaines de grosses barrières, des engins de chantiers, des grues, des camions. Mais aussi de nombreuses places de parkings interdites d’accès, des pelouses fermées aux promeneurs et aux baigneurs ainsi que des accès bloqués. Partout autour de la plage des Eaux-Vives, les Genevois assistent, médusés, à ce qui ressemble à un immense chantier, alors même que l’été n’est pas terminé. «Il y a déjà des travaux partout en ville. Je viens à la plage pour trouver du calme, mais ici aussi, les autorités ne nous respectent pas», dénonce une grand-mère accompagnée de son petit-fils. «Ça dérange tout le monde. Est-ce qu’il fallait vraiment faire ça maintenant, alors que les beaux jours sont encore là?», interroge un autre passant. 
Besoin des organisateurs
Malgré les apparences, il ne s’agit pourtant pas d’un chantier, mais d’aménagements supervisés par la Ville de Genève dans le cadre d’une compétition sportive de deux jours à peine, le «Rolex Switzerland Sail GP», prévue les 20 et 21 septembre. Dès lors, on peut s’interroger: pourquoi ne pas stocker toutes ces installations gênantes plus loin? Comment expliquer qu’elles aient été déposées ici avec autant d’avance? Pourquoi avoir fermé l’accès aux places bleues? 
Contacté, le Département de la sécurité et des sports, dirigé par Marie Barbey-Chappuis, informe que «ces installations répondent aux besoins des organisateurs de SailGP, qui est un événement hors-norme avec effectivement une emprise sur l’espace public importante, mais évidemment temporaire». 
Autre précision apportée par la Ville: «une partie de cette occupation (derrière la plage des Eaux-Vives) profitera directement au grand public, puisqu’une Fan zone sera ouverte pendant toute la compétition afin qu’il puisse suivre les courses sur grand écran, gratuitement». Diverses animations sont d’ailleurs prévues. 
«Limiter au maximum la durée» 
Concernant les questions liées à l’organisation, c’est au Département cantonal de la cohésion sociale et de la solidarité qu’il faut s’adresser. En effet, pour cette manifestation, le Conseil d’Etat doit adopter un arrêté relatif au dispositif sécuritaire. 
Comme la Ville, le Canton défend  sa démarche. «Les autorités sont conscientes de l’impact de ces mesures sur les différents usagers. Aussi bien les organisateurs que les services compétents se sont efforcés de limiter au maximum la durée et l’emprise de celles-ci, en tenant compte du caractère exceptionnel de SailGP. A titre d’exemple, les restrictions de stationnement concernent nettement moins de places que  les besoins de l’organisateur (vous pouvez le relever en comparant  le nombre de places supprimées et le nombre de véhicules à stationner), obligeant ce dernier à faire des roulements de ses véhicules et de maintenir uniquement ceux indispensables», indique Henri Della Casa, chargé de projet. Il précise que chaque mesure a été «pesée». 
Evénement «majeur»
Plus largement, les autorités cantonales rappellent l’importance d’un tel événement, qualifié de «majeur» pour Genève. D’après le Canton,  il justifierait ces désagréments: «Il faut souligner que l’ampleur de ces mesures est proportionnelle à la nature même de la manifestation, qui occupe une large partie des quais de la rive gauche et nécessite d’importants aménagements et constructions en amont des courses elles-mêmes. SailGP promet effectivement de faire vivre une expérience jamais vue jusqu’à présent. Au-delà des courses déjà spectaculaires, le public aura l’occasion de voir des catamarans, véritables concentrés de technologie et de vitesse, mis à l’eau ou des équipes internationales regroupant les meilleurs navigateurs de la planète évoluer le long de la Rade», affirme le chargé de projet.

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