Discipline née en 2019, le wingfoil sait allier le plaisir de la planche à voile et l’adrénaline du kitesurf. Depuis quelques mois, il connaît une popularité croissante sur le Léman. Ce sport de glisse est parfaitement adapté aux caprices du lac et fait les délices de nombreux Genevois.
Sport de glisse innovant, le wingfoil combine une planche munie d’un foil (aileron sous-marin) et une aile (ou wing) tenue à bout de bras, sans qu’elle soit reliée à la planche ni attachée au corps. Un dispositif qui offre une plus grande liberté de mouvement. Les pratiquants peuvent ainsi planer au-dessus de l’eau, portés par le vent et le mouvement du foil. Ce sport, popularisé en 2019, fait aujourd’hui florès. Clément De Chaillé, directeur de l’école sportive Tropical Corner à Genève, confirme: «Le wingfoil est très en vogue actuellement pour maintes raisons. Le matériel nécessaire est beaucoup moins encombrant que dans les autres disciplines de glisse et l’on peut rapidement devenir autonome. En outre, il ne nécessite pas beaucoup d’espace et le frottement avec l’eau est réduit grâce à l’aileron. On peut ainsi traverser des zones avec des vents faibles ou irréguliers comme c’est le cas sur les lacs.»
En apesanteur
Cindy Robert-Mauron, compétitrice suisse de wingfoil, complète: «Au début, c’est plutôt compliqué. C’est un sport qui nous met face à nous-mêmes. Quand on parvient à exécuter les premiers vols, la sensation est incroyable. On se sent en apesanteur et on voit tout ce qui passe sous l’eau.» Mathieu Durand, moniteur de wingfoil au Club Nautique de Pully, ne cache pas non plus son enthousiasme: «L’aile nous permet de nous élever avec le vent et le foil nous fait voler au-dessus des vagues. C’est la seule manière de surfer sur le lac Léman .»
Bien que relativement jeune, le wingfoil a vu l’émergence de plusieurs compétitions à travers le monde, mais encore peu dans notre pays.
Sport de compétition?
«Il existe déjà deux circuits mondiaux, l’un de freestyle et l’autre de course à savoir le WingFoil Racing World Cup, axé sur des parcours de vitesse, et le GWA Wingfoil World Tour, qui met l’accent sur le freestyle. Sauf erreur, un projet est en cours pour inscrire le wingfoil aux Jeux olympiques», explique Clément De Chaillé. Avec son équipe, il organise du 18 au 22 septembre le GVA Wing Festival à Genève. Cet événement portant principalement sur la planche à voile, inclut toutefois une épreuve de freestyle de wingfoil ouverte à tous et pas seulement aux compétiteurs aguerris.
Quelques bases
D’autant qu’avec un peu de pratique et de bons conseils, les débutants peuvent maîtriser rapidement les bases de ce sport. Comme le relève le spécialiste: «Les planchistes, sont très vite à l’aise en termes de technique. En revanche, si l’on ne possède aucune notion et pour être un minimum autonome, il vaut mieux commencer par une petite formation.» Laquelle formation recouvre la maîtrise de l’équilibre sur la planche, le contrôle de l’aile et la gestion du foil, ainsi que la connaissance des vents et des courants. Pour une initiation en trois cours d’une heure chacun, il faut débourser entre 200 et 300 francs, ainsi qu’une cinquantaine de francs supplémentaires pour la location de d’aile, d’une planche et du foil pour les trois heures selon les endroits.
Les spots idéaux pour pratiquer
La région lémanique offre divers spots pour pratiquer le wingfoil. «Pour apprendre, le lac Léman fait globalement l’affaire mais il est un brin capricieux», raconte Mathieu Durand, moniteur de voile depuis 2012, qui vient d’ouvrir avec le Club Nautique de Pully une section de wingfoil. «On a du vent du nord qui nous emmène vers le large, ce qui est bien pour apprendre, mais moins pour la sécurité. Nous suivons donc les apprenants avec un bateau à moteur pour être prêts à intervenir. Parfois, nous avons du vent venant de l’ouest qui nous ramène vers notre point de départ. De plus cela crée pas mal de vagues, rendant l’exercice plus difficile.»
Avec une communauté en pleine expansion, ce sport a un bel avenir devant lui. Toutefois, il doit encore relever quelques défis, notamment en termes de sécurité, de réglementation et de matériel. «Ce dernier change très vite et si l’on veut rester compétitif, il faut être constamment à jour», conclut Cindy Robert-Mauron.