L’Etat ouvre un guichet pour lutter contre le moustique tigre

Rédigé par
Tadeusz Roth
Santé & Bien-être

FAUNE • Le public a désormais accès à une permanence pour obtenir des informations concernant l’insecte.  Sur place, les autorités distribuent également  un anti-larve biologique. 

«J’ai beau avoir suivi les consignes et  traqué tous les points d’eau stagnante de mon jardin, malheureusement, il revient encore et encore.» Voilà le type de témoignage que l’on peut entendre depuis vendredi 23 mai, auprès d’une nouvelle permanence pour aider les Genevois à se prémunir contre le moustique tigre. Un lieu ouvert par l’Office cantonal de l’agriculture et de la nature (OCAN), dans lequel il est possible, sous certaines conditions, d’obtenir gratuitement un anti-larve. «Grâce à une mobilisation cantonale, la distribution de ce produit biologique a pu être autorisée cette année à Genève dans  le cadre d’une opération pilote. Cet anti-larve ciblé respectueux de l'environnement, disponible aussi auprès des communes engagées, se présente sous forme de granulés faciles à utiliser et à stocker. Pratique et efficace, il pourra revêtir un rôle majeur dans la lutte contre le moustique tigre, qui repose sur une implication des particuliers comme des pouvoirs publics», se réjouissent les autorités. 
Sur place, le responsable «espèces exotiques envahissantes», Gottlieb Dändliker, pose une série de questions à la longue file d’attente qui s’est formée devant la nouvelle permanence. «Où habitez-vous? Avez-vous déjà observé des moustiques tigres chez vous? Avez-vous contrôlé que vous n’avez pas de petites accumulations d’eau?». Seules les personnes ayant effectivement affaire à l’insecte sont éligibles, pour autant qu’elles soient conscientes que ce produit n’est pas toujours une solution. 
Sites de reproduction
Car la priorité dans la lutte contre le moustique tigre consiste avant tout à identifier et supprimer les sites de reproduction. A ce titre, les services cantonaux et les communes concernées rappellent s’être mobilisés en traitant les espaces publics, notamment en neutralisant plus de 14’000 grilles de canalisation en 2024 avec des produits professionnels. Des efforts qui risquent toutefois d’être insuffisants si des foyers se maintiennent dans les espaces privés. 
Parmi les conseils prodigués à la population, la première chose consiste donc à ne plus «offrir le gîte» à cet insecte exotique en supprimant toutes les petites accumulations d’eau artificielle dans l’habitat (pots inutilisés, jouets exposés à la pluie, etc.) Deuxième conseil: de façon complémentaire, traiter entre mai et octobre les canalisations ouvertes stagnantes chez soi avec un anti-larve BTU, notamment avec le produit en granulés fourni par les autorités. «Ne pas utiliser d’insecticides non ciblés, car c’est contreproductif», ajoutent les autorités. Enfin, l’OCAN appelle à préserver les plans d’eau et milieux naturels. «Boudés par les moustiques tigres, ils hébergent leurs prédateurs, qui les repoussent.»

Pour obtenir gratuitement un sachet d'anti-larve BTI en granulés (dans la limite des stocks disponibles):  point de distribution cantonal:  vendredis ouvrables de 14h à 18h –  guichet moustique-tigre, office cantonal  de l'agriculture et de la nature,  rue des Battoirs 7 - 1205 Genève  points de distribution communaux: consulter la page ge.ch/moustique-tigre.

Un insecte singulier 

Insecte exotique envahissant liés aux zones habitées, le moustique tigre a rapidement colonisé l’Europe. A Genève, il a été repéré pour la première fois en 2019, mais on l’observe aujourd’hui dans une majorité des communes urbaines du canton. Conséquence: «Sa présence entraîne une gêne importante et un risque lié à des maladies exotiques», préviennent les spécialistes. En cause notamment, le fait que la femelle pique durant plusieurs semaines, concentrant son activité sur quelques dizaines de mètre à peine. «Le comportement de ce moustique par comme les autres peut être déconcertant», conclut l’OCAN. 
Informations essentielles concernant le moustique tigre: 
• il fuit les espaces naturels (étangs, marais, rivières, etc.) et dépend des petites accumulations d'eau temporaires dans les espaces construits;
• il pique de jour, perturbant les activités extérieures par son insistance; 
• il reste tout près de son lieu de naissance, à moins d'être propagé par les activités humaines (voitures, bus, camions);
• quelques centimètres d'eau durant une semaine peuvent suffire pour produire une nouvelle génération de moustiques tigres.

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