Mobilité: la jungle des bornes électriques à Genève

Genève

DÉPLACEMENTS • Les autorités installent progressivement ces dispositifs nécessaires  pour recharger les véhicules électriques.  Et il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. 

748 points de recharge accessibles 24h sur 24 par le public. Voilà le nombre de bornes mises à disposition dans le canton, essentiellement par la fondation des parkings et les SIG, des chiffres fournis par le Département du territoire (DT). Mais ce n’est pas tout. A cela, il faut aussi ajouter les bornes de recharges privées, subventionnées grâce à un système mis en place par l’Etat en 2019 et qui vient de prendre fin, le 30 septembre dernier. «A ce jour, 1727 bornes de recharges ont été subventionnées, pour un montant total de 1'692'334 francs», détaille Rafaèle Gross, chargée de communication au DT. Et parallèlement, Genève comptait 10’355 véhicules électriques en janvier de cette année, un nombre en constante augmentation. 
Bornes rapides 
Une réalité suivie de près par le Touring club suisse (TCS), qui estime qu’il faut agir sur deux axes, d’une part sur la nécessité d’avoir une stratégie électromobilité dans les immeubles locatifs et les propriétés par étages (ppe), de l’autre, en développant des bornes de recharges rapides. «Le Canton de Genève s’est doté d’un plan d’action sur l’électromobilité qui prévoit le déploiement de 1300 bornes de recharge sur le domaine public Dans la réalité, c’est surtout la Fondation des parkings qui joue ce rôle en installant principalement des bornes lentes. Or, il est aussi nécessaire de déployer des bornes rapides en surface, pour les touristes et les hôtes de passage», estime Yves Gerber directeur de la section genevoise du TCS. 
Pour l’association, il s’agit de répondre à un besoin grandissant. «Pour accélérer le développement, nous pensons qu’il faudrait commencer par au minimum une borne de recharge lente pour 1000 habitants dans chaque quartier et une borne de recharge rapide pour 10’000 habitants, car cette dernière charge dix fois plus rapidement. Soit 200 bornes lentes et 20 bornes rapides», précise le TCS. 
Une volonté en partie partagée par le Canton, qui a mis en place, depuis février 2024, un nouveau dispositif de subvention visant l’électrification des parkings en ouvrage dans les immeubles d’habitations. Une mesure qui vise essentiellement les habitants des quartiers denses. 
Tarifs
A ces différents défis s’ajoute encore la question des tarifs, qui peuvent parfois se montrer prohibitifs. «Aux différentes politiques de tarification, qui dépendent notamment de la vitesse de chargement (plus c’est rapide, plus c’est cher) s’ajoute parfois l’obligation de payer le parking, lorsqu’il est en ouvrage. Certains propriétaires de voitures électriques qui font régulièrement de longs ou moyens trajets ont tendance à vouloir revenir à l’hybride, car le prix 
d’un «plein» dans une station ultra-rapide se rapproche sensiblement du plein de carburant. Il est nécessaire de corriger cet effet si l’on veut conserver les usagers qui ont fait le pas.» 
De son côté, le Canton indique que la recharge à la Fondation des parkings, auparavant gratuite comme mesure d’incitation, est désormais proposée à 1 franc par heure, «soit au prix coûtant de l’électricité». Contactés, les SIG informent qu’une recharge coûte environ 6 francs pour 100 km d’autonomie sur une borne privée d’immeuble résidentiel et entre 9 et 12 francs, selon la puissance de la borne, sur le réseau public Mobilit-é. Des tarifs auxquels s’ajoutent des frais d’environ 8 francs par mois dans le cas des bornes privées. Conséquence? Difficile d’anticiper combien coûte une recharge, et combien de temps elle prendra «à faire le plein».

En savoir plus