
Municipal • Pourquoi la majorité de gauche du Conseil municipal de la Ville de Genève a-t-elle balayé la motion du PLR et du Centre présentée lundi 14 avril? Le texte concernait les enseignes de la rue de Carouge impactées par d’importants travaux. Pas si simple. Explication.
Les deux partis de droite demandaient, d’une part au Conseil administratif d’identifier les commerçants installés depuis plus de deux ans et démontrant une baisse significative de leur chiffre d’affaires due au chantier. Et d’autre part, ils enjoignaient l’Exécutif de collaborer avec le Canton et les Services industriels de Genève (SIG) pour établir un mécanisme d’indemnisation équitable et transparent. Comme l’explique l’élu au Délibératif, PLR, Maxime Provini: «Face à une situation mettant en péril des centaines d’emplois et la survie de nombreux magasins, il est essentiel d’apporter une réponse rapide et adaptée. De plus, il me paraît dangereux de promettre des indemnités alors que cela dépasse nos compétences d'élus municipaux. Il faut une solution globale aux nuisances liées aux travaux en Ville de Genève.»
Une autre version...
Mais voilà, Jules Lorenzi, conseiller municipal socialiste, membre de la commission des pétitions livre une tout autre version. «Notre commission, émue par le désarroi des commerçants dont certains ont déjà vu leur chiffre d’affaires fondre de moitié en raison de la réfection d’un établissement bancaire, avait rédigé un projet de résolution (PRD). Nous voulions le déposer au Conseil municipal mardi 15 avril (veille du vote sur la motion). Nous proposions notamment l’ouverture d’un crédit de 300'000 francs pour dédommager les enseignes dont l’activité serait ralentie par le vaste chantier de la rue de Carouge. Cet outil législatif nous semblait plus rapide et plus concret qu’une motion qui ne contraint pas les autorités en termes de délai.» Mais, PLR et Centre ont pris les devants. Alors? La cause des petites enseignes est-elle renvoyée aux calendes grecques? «Non, les élus municipaux seront saisis de notre projet de règlement au mois de mai. La droite a retardé son traitement d’un mois», affirme le socialiste.
La problématique des magasins péjorés par la présence de chantiers a déjà fait l’objet d’une première motion adoptée à l’unanimité en février 2024. Une autre proposition de résolution émanant du Centre et des Vert'libéraux est déjà à l’étude. Enfin, un projet de loi cantonal est également en cours d’élaboration.