CULTURE • A 35 ans, le journaliste Fabien Feissli connaît le très rare privilège de voir son thriller psychologique «En eau salée», paru en 2015 aux éditions Cousu Mouche, porté au petit écran grâce au réalisateur valaisan Denis Rabaglia.
«Je suis très heureux et fier que mon deuxième roman ait été choisi par Denis Rabaglia pour devenir une fiction qui sera bientôt portée à l’écran», se réjouit Fabien Feissli au téléphone. Et il a de quoi! Ce jeune papa exerce le métier de journaliste et dirige la rédaction francophone du pure player Watson, à Lausanne. L’écriture est un hobby qu’il affectionne depuis plusieurs années. Il avait sorti son premier livre durant ses études en 2013: un polar dont l’intrigue se déroulait dans la capitale vaudoise d’où il est natif. Cinq œuvres éditées plus tard, le dynamique trentenaire a dû lever le pied dans l’écriture: «Etant papa et avec l’arrivée de notre deuxième enfant prochainement, je dois faire des choix dans les priorités.» Pour Fabien, c’est donc sa famille, en parallèle à son métier.
Une trame dans l’univers
de la marine marchande
On ne peut s’empêcher de lui demander comment son thriller «En eau salée», paru aux éditions genevoises Cousu Mouche il y a neuf ans déjà, se retrouve en mains d’un réalisateur chevronné. Connaissait-il auparavant Denis Rabaglia? «Pas du tout, s’amuse-t-il. La trame de mon œuvre se déroule dans l’univers de la marine marchande, sur un porte-conteneur suisse. Grâce à un ami, j’y avais fait un reportage à l’époque pour un média. Fin 2018, Denis Rabaglia a contacté mon éditeur après lecture de mon livre pour faire savoir qu’il désirait en faire une mini-série pour la télévision romande.»
En quatre épisodes
Tous deux se sont rencontrés en 2019, puis l’auteur et la maison d’édition ont accepté de céder les droits inhérents si le projet venait à se réaliser. Quelques années et réécritures plus tard, voilà que «En eau salée» a été librement réadapté, pour diverses raisons, et sera une série de quatre épisodes de 52 minutes chacun, pour la RTS ainsi que pour la chaîne franco-allemande Arte. A-t-il été difficile pour Fabien Feissli de voir son histoire partiellement modifiée? «Non car j’ai accepté que ce ne soit plus totalement mon bébé, explique-t-il simplement. Comme je l’ai rédigée il y a dix ans, cela a été plus facile pour moi de m’en détacher que si c’était plus récent. L’univers décrit dans le livre éponyme est conservé. Je rigolais avec Denis un jour car il aura finalement passé plus d’années à travailler sur ce projet que moi.»
De quoi lui donner envie de se lancer un jour dans l’écriture d’un scénario? «C’est une question intéressante, car, pour être sincère, je me la suis déjà posée... Mais en discutant avec plusieurs scénaristes, je me suis rendu compte de la réalité de leur métier qui n’est vraiment pas si évidente. Je vais rester dans le journalisme mais mon envie d’écriture est toujours présente et je croise les doigts pour m’y remettre dans pas trop longtemps.»
Débuté le 16 mars dernier, le tournage s’est déroulé à Genève jusqu’à la fin du mois de mars, il se poursuivra à bord d’un cargo en Espagne, du 22 avril au 27 mai. Outre les Français Philippe Torreton, auréolé d’un César et d’un Molière, et Maud Wyler, l’affiche de cette série accueille notamment deux autres acteurs vaudois évoluant à Paris: Anne Richard et Michel Voïta. La RTS annonce une diffusion fin 2024-2025.