Vols: motos, scooters et vélos sont dans le viseur des malfrats

Rédigé par
Tadeusz Roth
Genève

LARCINS • Les vols de deux-roues sont monnaie courante dans le canton. La police rappelle les consignes de prudence et les mesures de prévention.

«Je me suis fait voler deux fois des motos, pourtant stationnées dans mon garage. Dans les deux cas, j’ai pu les localiser en France, un jour plus tard», témoigne un Genevois d’une trentaine d’années, vivant dans le secteur de Satigny, non loin de la douane. Autre quartier, même scénario pour Bastien*, habitant à Thônex: «On m’a dérobé mon scooter, je n’ai retrouvé que le cadenas, scié à la place où je l’avais garé». Les vélos, de leur côté, ne sont pas en reste. A Genève, des groupes Facebook réunissant plusieurs milliers de personnes lésées ont été créés, et des témoignages y sont régulièrement partagés.. On y apprend que les larcins ont également lieu au centre-ville, par exemple aux abords de la très fréquentée rue de l’Ecole-de-Médecine, en plein jour. Et que rare sont les petites reines retrouvées.
Le rapport annuel 2024 de la statistique policière de la criminalité confirme des chiffres alarmants: en un an, pas moins de 3832 cyclomoteurs électriques ont été volés, une augmentation de 52%. Pour les motos et les vélos sans assistance, les chiffres restent relativement stables respectivement 1358 et 1650 (contre 1508 et 1728 en 2023). En moyenne, cela représente environ quatre vols par jour pour chacune de ces deux catégories. Quant aux véhicules retrouvés, le taux se situe sous les 10% (2,4 pour les petites reines classiques, 3,4 pour leurs sœurs électriques et 8,9 du côté des motos).
Contrôle de fourgons étrangers
Interrogée, la police rappelle que ces vols se font régulièrement «par opportunité», mais également de manière plus organisée. Ces derniers sont effectués «à l’aide d’un fourgon durant un laps de temps assez court où il s’agit de voler le plus de véhicules possibles dans un secteur avant de quitter le territoire», détaille Alexandre Brahier, porte-parole. Pour faire face, le communicant rappelle l’importance des patrouilles sur le terrain: «C’est dans l’ADN du policier de contrôler les fourgons à plaques étrangères qui sillonnent les rues genevoises. Nous avons d’ailleurs intercepté l’un d’eux récemment avec à son bord un scooter signalé volé. Les trois occupants ont été interpellés.» 
De plus en plus de propriétaires de deux-roues optent pour des antivols. Il s’agit notamment d’alarmes sonores, ou d’installations pour bloquer le guidon ou les roues. Malheureusement aucun d’eux n’est totalement infaillible. Pourtant, les autorités rappellent que ce type de système permet d’augmenter les chances d’interpellation et de gêner au maximum les voleurs. Elles conseillent également de stationner son véhicule dans des lieux sécurisés et bien éclairés, fréquentés et, si possible, équipés de dispositifs de surveillance vidéo. Plus largement, les usagers sont invités à retirer les éléments amovibles, en particulier les accessoires de valeur ou les sacoches, des réflexes valables autant pour les vélos électriques que pour les motocycles.
Enfin, parmi les nombreux moyens utilisés, de plus en plus de conducteurs s’équipent de systèmes de géolocalisation qui situent leur véhicule en temps réel. Un moyen dont peut se servir la centrale d’engagement pour envoyer une patrouille et tenter de retrouver le véhicule volé et potentiellement les auteurs. 
Ne pas intervenir soi-même 
Toutefois, dans ce type de cas, les forces de l’ordre recommandent de ne pas intervenir soi-même. «On peut comprendre la réaction émotionnelle sur le moment car parfois il faut des années d’économies pour acquérir ce genre de bien, concède Alexandre Brahier. Mais agir de son propre chef comporte des dangers. Il y a évidemment le risque de se retrouver nez à nez avec des criminels qui peuvent être armés, même d’un simple tournevis ou d’un couteau, et vous agresser. La situation pourrait s’avérer encore plus périlleuse si elle survient dans un endroit isolé, comme un garage souterrain.» Sans oublier qu’en cas de coup de sang, une victime peut également se retrouver agresseur. 
*Nom connu de la rédaction


Que faire en cas de vol? 

Les recommandations de la police:
1/ Si l’on assiste à un vol: Contacter dans les meilleurs délais la centrale police au 117 et donner un maximum d’informations (lieu, nombre de personnes, signalements, plaques d’immatriculation, direction de fuite).
2/ Si l’on est victime de vol: Se rendre dans un poste de police avec le maximum de renseignements possibles sur l’engin.
3/ Est-il utile de poster des photos de son véhicule sur Internet? Non, ces informations doivent être transmises à la police pour garantir une enquête dans les meilleures conditions possibles et permettre, dans certains cas, de regrouper des affaires.

 

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