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Faux policiers, faux compte Facebook, appels téléphoniques frauduleux… De nombreux Genevois sont victimes d’arnaques. Les seniors se placent aux premières lignes. Comment se prémunir? Comment réagir lorsqu’on est victime? Tour d’horizon des principaux modes opératoires.
En ligne ou par téléphone
«Actuellement, un individu, qui se dit policier contacte ses proies avec un numéro suisse usurpé. Son prétendu objectif? Vendre un encart publicitaire pour le journal de la police.» Le message a été relayé sur les réseaux sociaux par les forces de l’ordre genevoises en décembre. Evidemment, il s’agit là d’une escroquerie, la police ne joue jamais les agents commerciaux pour récolter de l’argent.
Plus largement, qu’il s’agisse d’arnaques téléphoniques, aux sentiments, de skimming (piratage), de sextorsions, d’escroqueries via les plateformes en ligne, les potentielles victimes ne sont pas complètement démunies. La méfiance constitue dans ces cas la meilleure prévention. «Les emplois lucratifs et les rendements élevés sont rares et sous-tendent souvent des escroqueries. Personne ne transmet ses bons plans à des inconnus sans raison», relèvent les autorités policières. Sinon? Partir à la pêche aux infos soi-même et surfer sur la Toile pour connaître les différentes escroqueries à l’ordre du jour.
En cas de doute, la FINMA, autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, peut indiquer si un interlocuteur possède une autorisation commerciale ou non. Il est aussi possible de consulter l’index central des raisons du commerce ou de vérifier la fiabilité du site suspect sur la plateforme «Scamadviser».
Fraudes à l’investissement en ligne
Les escrocs publient des offres d’emploi lucrativement «intéressantes» ou une petite annonce qui promet de faire fortune en devenant vous-même un agent financier et obtenir d’importantes commissions. Le tout en quelques heures seulement et sans aucune formation.
Aussitôt ferrée, la proie est engagée en deux clics et reçoit une importante somme d’argent sur son compte bancaire. L’argent doit être ensuite prélevé et transféré soit en ligne, par la poste ou via un service de transfert.
Cela paraît trop gros pour être vrai? Et comment! C’est ainsi que les auteurs enrôlent des quidams dans un réseau de blanchiment d'argent. Et c’est ainsi que lesdits quidams tombent sous le coup de la loi. Dans ce cas, il est recommandé de s’adresser à son conseiller bancaire et/ou à des experts qui fourniront une évaluation professionnelle.
L’offre et la demande
Ici, les arnaqueurs publient des annonces pour la vente d’objets sur des plateformes. Le paiement doit être anticipé. Mais après le versement, le soi-disant vendeur disparaît dans la nature. En général, cela concerne des appareils technologiques, des accessoires ménagers ou encore des billets pour différentes manifestations. «L’escroc peut également prendre le rôle d’acheteur en sollicitant une avance de frais, légitimée par divers prétextes (assurance, livreur, autre). Des moyens de paiement en Suisse sont utilisés pour crédibiliser le mode opératoire (personne servant d’intermédiaire financier)», détaillent les autorités.
Pour se prémunir, les forces publiques recommandent de se servir de plateformes de vente spécialisées proposant l’option du paiement sécurisé, ou de solliciter une vente en main propre. Elles préconisent également d’être attentif aux offres trop séduisantes, sachant en outre que le moyen de paiement en Suisse ou la présentation d’une carte d’identité n’excluent pas une potentielle arnaque. Le site de la Prévention Suisse de la Criminalité (SKPPSC), propose de nombreux conseils supplémentaires. Des individus se présentent à domicile. Ils se font passer pour des électriciens ou des plombiers. Une fois dans l’appartement ou la villa, ils font mine de procéder à des réparations. Mais mettent en réalité main basse sur tous les objets de valeur.
Mais le délit ne s’arrête souvent pas là. Peu de temps après leur départ, de faux policiers prennent le relais. Ils montrent les objets précédemment volés, pénètrent dans les lieux, en profitent alors pour découvrir les «cachettes» de la victime, histoire de s’emparer de l’argent et des bijoux qui s’y trouvent encore. Alors? demander à toute personne se réclamant des forces de l’ordre de se légitimer et appeler la régie pour savoir si une intervention est programmée. Dans le cas où les voleurs seraient démasqués, ce qui se produit régulièrement, il ne faut pas tenter de s’interposer mais appeler le 117. Enfin, il est dans ce cas recommandé de ne pas manipuler les objets touchés par les voleurs, afin de préserver d’éventuelles traces utiles à l’enquête.
Les règles de base
La police rappelle de ne pas confier son argent ou ses données personnelles à de tierces personnes, et cela que ce soit dans le monde réel ou virtuel. Pour conclure, le Canton demande aux citoyens «d’être critique» mais aussi de dénoncer. En ce qui concerne les «cyberincidents», ils peuvent être signalés à l’Office fédéral de la cybersécurité ou à la police cantonale genevoise. Cette dernière enregistre les témoignages qui pourront être formalisés et donner lieu à des messages de prévention. Cela ne remplace en aucun cas le dépôt de plainte.