A Genève, les accidents sont en baisse, sauf pour la e-mobility

Rédigé par
Tadeusz Roth
Genève

Le bilan 2024 de la police routière genevoise indique une augmentation des personnes grièvement blessées. De nombreux conducteurs adoptent  des comportements à risques.

Moins de blessés (-6,7%), moins de tués (-7,7%), moins de dommages matériels (-6,7%). Voilà ce qu’indiquent les chiffres de la police routière genevoise, qui présentait son bilan mardi matin devant la presse. En tout, 12 personnes ont perdu la vie en 2024 sur les routes du canton, contre 13 en 2023. En outre, on déplore 1199 blessés, alors qu’ils étaient 1217 en 2023.
Au rang des causes explicatives de ces accidents, différents indicateurs sont en baisse, notamment l’état de la personne (absorption de drogue, alcool ou médicaments), la condition du véhicule ou encore l’infrastructure et l’influence externe. A noter également, une baisse des accidents résultant du comportement, notamment à la vitesse, à un dépassement ou encore à la signalisation lumineuse. 
La police indique toutefois une légère hausse des chocs liés à un refus de priorité (+3%) ou plus généralement à la conduite (+1%). 
Du côté des blessés légers, la situation s’améliore pour l’ensemble des catégories (voiture, moto, cycle, piéton) mais pas pour les conducteurs de e-bike (106 blessés légers en 2023 contre 107 en 2024). Une évolution positive ternie pas le nombre de blessés graves, qui a tendance à augmenter pour les différents usagers, hormis pour les cycles. Dans le détail, 35 personnes ont été grièvement blessées en 2024 contre 29 en 2023 dans un accident de voiture, 172 avec une moto, 51 piétons et 83 e-bike (69 en 2023).
Avec 5 décès enregistrés en 2024, les motocyclistes paient le plus lourd tribut. Suivent la voiture (3), les piétons (2) et les cycles (1). Les agents précisent que trois de ces décès sont consécutifs à une embardée (moto ou scooter), 3 à des accidents entre auto et deux-roues motorisés, et 2 à des chocs entre tramways et piétons.
Des mois accidentogènes?
Les autorités comparent également les chiffres en fonction de la saison et du mois. Si le nombre de décès se produit toute l’année, on apprend qu’un pic s’observe entre octobre et novembre, avec pas moins de 5 tués en 2 mois, soit près de la moitié des victimes totales. Concernant les dommages corporels, deux mois se distinguent par leurs faibles nombres, en l’occurrence janvier et décembre. A l’inverse, en juin, juillet et novembre, de nombreuses personnes ont été blessées lors d’un choc routier. Mais ce n’est pas tout. En plus des mois, les jours de la semaine et les heures ont également été passés à la loupe. Sans grande surprise, le vendredi et le samedi voient le plus de dommages matériels et d’accidents mortels se produire. Plus surprenant, pour les dommages corporels, le jour à éviter est le mercredi, devant le vendredi.
Pour le moment de la journée, aucun doute: 17 – 18h est le créneau horaire le plus accidentogène, que ce soit en termes de personnes tuées, de dommages corporels ou de dégâts matériels . Les heures les plus sûres, se situent, elles, entre minuit et 6h du matin.
La police routière rappelle avoir mené de nombreuses opérations, notamment 159 contrôles (tous véhicules) et 12 interventions lors de rentrées scolaires. Par ailleurs, le bilan indique que près de 340 enquêtes ont été ouvertes en lien avec le permis de conduire et 4229 enquêtes concernant les plaques d’immatriculation. Les agents ont également effectué 166 enquêtes après des accidents (violation des devoirs et délits de fuite). A noter que près de 100 millions de véhicules ont été contrôlés (96,3 millions) par des radars soit une baisse de 5,2% par rapport à 2023. 
Enfin, concernant l’alcoolémie, en tout 7860 personnes ont été contrôlées, un chiffre stable par rapport à l’année d’avant. Sur ce chiffre, 1369 personnes avaient un taux d’alcool de 0,40 mg/l et 117 un taux de 0,25 à 0,39. Par ailleurs, 185 conducteurs ont été testés pour la détection de drogue ou de médicaments. Après vérification (sang/urine), 111 cas sont révélés positifs.
Nouvelles mesures
La police s’est assignée de nouveaux objectifs, parmi lesquels la mise en fonction du radar double vitesse, une lutte accrue contre la pollution sonore évitable ou encore la prévention pour les deux-roues motorisés.

Dépassement de 123 km/h!

Parmi les priorités de la police routière, les autorités rappellent également l’importance de la lutte contre la vitesse excessive. Pour cela, elle dispose de 42 radars et informe avoir mené 556 contrôles à l’aide de radars mobiles, mais aussi 40 contrôles en semi-stationnaire. Résultat? 519'540 infractions relevées, soit un taux d’infraction de 0,54%. 
Parmi les excès de vitesse constatés, certains s’illustrent particulièrement par leur gravité. Ainsi, on découvre qu’une voiture a été pincée à 152 km/h sur la route d’Annecy, pourtant limitée à 50, soit un dépassement de 95 km/h. A Malagnou, un automobiliste a lui été flashé à 131 km/h, au lieu des 60 autorités (+65 km/h). Enfin, sur l’autoroute, une voiture a dépassé de 123km/h la limite, en roulant à pas moins de 210 km/h, au lieu des 80 km/h autorisés. 

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