
La Ville de Genève a rendu hommage à ce médecin, théologien, humaniste et scientifique qui fut, en 1553, brûlé vif pour hérésie. Une plaque épigraphique a été apposée sur le socle de la statue de l’érudit espagnol.
« Rendre hommage à Servet, c’est reconnaître une part douloureuse mais importante du passé genevois. C’est célébrer les valeurs de tolérance, de liberté d’expression et de respect des différences, qui sont au cœur des sociétés démocratiques modernes. C’est aussi un rappel à ne jamais répéter les erreurs du passé, illustrant les dangers du fanatisme et l’importance de défendre les idées et la liberté d’expression », soulignent les Autorités de la Ville de Genève qui ont dévoilé cette semaine lors d’une cérémonie officielle, une nouvelle plaque épigraphique sur le socle de la statue de l’érudit espagnol.
Michel Servet, né vers 1511 en Espagne et mort en 1553 à Genève, était une figure fascinante, à la fois médecin, théologien, humaniste et scientifique. Ses contributions à la médecine (il a notamment été à l’origine d’importantes découvertes sur la circulation pulmonaire du sang) et à la théologie, ainsi que son esprit critique et novateur incarnant les valeurs humanistes, ont solidifié sa place dans la mémoire collective.
Symbole de l'intolérance religieuse
Toutefois, c’est par sa fin tragique que Michel Servet a grandement marqué l’histoire de Genève. Remettant en cause la doctrine chrétienne traditionnelle de la Trinité (le Père, le Fils, le Saint-Esprit), il est arrêté en 1553 à Genève, dirigée à l’époque par Jean Calvin, puis jugé et condamné à mort pour hérésie. Brûlé vif sur le bûcher, Michel Servet reste jusqu’à ce jour un symbole marquant de l’intolérance religieuse, son exécution représentant un moment tragique mais crucial dans l’histoire de la liberté de pensée.
Dès 1903, à l’occasion du 350e anniversaire de la mort de l’érudit, un monument expiatoire a été installé près de l'endroit où s'élevait le bûcher, entre les avenues de la Roseraie et de Beau-Séjour à Champel. Une statue de Servet a été ajoutée à proximité en 2011. C’est sur le socle de celle-ci que vient prendre place cette nouvelle plaque, offrant un éclairage supplémentaire sur sa vie.