SECURITÉ • Les cinq musées sous gouvernance municipale, répartis sur huit sites, rassemblent plus de 28 millions d’objets inventoriés. Des beaux-arts aux sciences, en passant par l’archéologie et l’ethnographie, ce patrimoine d’une richesse exceptionnelle pourrait bien aiguiser les convoitises de malfrats. Après le vol perpétré en octobre au musée du Louvre, nous avons sollicité le Département de la culture et de la transition numérique afin de connaître les mesures de sécurité appliquées dans les institutions culturelles genevoises.
– La sécurité des musées est-elle maximale?
La Ville de Genève est dotée d’un dispositif de surveillance et de sécurité de ses collections qui a été initié en 2013, sur la base d’une évaluation réalisée par Interpol. Ce dispositif a pour but de sécuriser au mieux le patrimoine culturel genevois en limitant les risques (notamment vol, vandalisme, intrusion) mais aussi en le rendant accessible au public dans les meilleures conditions possibles.
La sécurité concerne à la fois des mesures techniques liées aux bâtiments (dispositifs anti-intrusion, incendie, ouverture-fermeture des musées notamment) et des surveillances humaines (loges de sécurité, vidéosurveillance, surveillance en salle). Les mesures en place sont adaptées aux bâtiments considérés qui présentent tous des spécificités en regard de leur configuration. Sans entrer dans les détails des mesures pour des raisons évidentes de sécurité, les dispositifs font l’objet d’un suivi minutieux et continu avec un concept de gestion du risque qui répond aux normes internationales dans le domaine.
Les musées s’appuient sur un corpus documentaire relatif à la sécurité/surveillance (procédures d’utilisation des dispositifs, main courante, suivi des contrats de maintenance, etc..). Les organisations des secteurs sécurité-surveillance sont uniformisées au sein des musées. Les mesures techniques sont adaptées aux évolutions technologiques du matériel requis, les formations des équipes de surveillance en place sont mises à jour et complétées régulièrement.
– A-t-elle été renforcée après l’affaire parisienne?
La sécurité est une préoccupation constante dans nos musées et les protocoles sont adaptés en continu. Le vol commis au Louvre nous invite bien entendu à nous requestionner pour nous adapter toujours davantage. Il reste à préciser que les mesures prises visent à réduire au maximum les risques mais aucune protection totale et absolue ne peut être malheureusement garantie.
– Comment sont assurées les pièces de valeur? Le montant de l’assurance annuelle doit être élevé, comment est-il calculé?
Les collections patrimoniales de la Ville de Genève sont assurées contre les dommages, la destruction et la perte par un assureur spécialisé dans le domaine du Fine Arts. L’évaluation de la valeur des collections a fait l’objet d’un travail approfondi mené par l’ensemble des institutions culturelles de la Ville. Elle s’appuie sur plusieurs critères: la rareté et l’unicité du bien, ses valeurs intrinsèques (importance de son créateur, techniques employées, contexte historique et esthétique, parcours de l’objet, etc.), Sans oublier les références disponibles sur le marché de l’art.
Certains objets, particulièrement exceptionnels, bénéficient d’une assurance en valeur agréée, c’est-à-dire d’une valeur d’indemnisation convenue et acceptée à l’avance par l’assureur, sur la base d’évaluations spécifiques.
Le montant annuel de cette assurance est calculé sur la base d’une fine appréciation du risque auquel les collections sont exposées. Son coût est contenu, notamment grâce à toutes les mesures de prévention et de sécurité mises en place par la Ville de Genève ainsi que par l’instauration d’une limite contractuelle d’indemnités, qui représente le montant maximal payé par l’assureur en cas de sinistre.
– Quel est le montant des valeurs présentées au Musée d’art et d’histoire?
Nous ne sommes pas autorisés à divulguer ces informations qui relèvent de données confidentielles, protégées pour des raisons de sécurité et de confidentialité contractuelle.