ÉCOLE • Un projet de loi veut renforcer la lutte contre un fléau qui affecte profondément les élèves.
Porté par une coalition de députés (LJS, Le Centre, MCG, Soc, Ve), du Grand Conseil et mené par l’UDC Guy Mettan, un nouveau projet de loi entend renforcer la lutte contre le harcèlement, le cyberharcèlement et les discriminations au sein des établissements scolaires. Le texte, présenté comme une réponse aux violences psychologiques et sociales entre élèves, pose un cadre plus strict pour la prévention et la prise en charge de ces situations.
Agir sans délai
L’une des principales mesures consiste à reconnaître explicitement le devoir d’intervention des enseignants. Ces derniers seraient tenus d’agir sans délai dès qu’un cas de harcèlement est constaté, qu’il s’agisse d’une situation verbale, physique ou en ligne.
Le projet insiste également sur le rôle majeur des directions des établissements, appelées à veiller de manière proactive au climat général de leur école. Les responsables devraient s’assurer que chaque élève évolue dans un environnement sain, respectueux et sécurisé.
Autre volet important: le renforcement des dispositifs de prévention. Le texte demande au Département de l’instruction publique de mettre en place des mesures concrètes, incluant notamment des formations régulières pour les enseignants et les équipes de direction, afin de mieux identifier les signes avant-coureurs de harcèlement et de savoir y répondre de manière appropriée.
Transparence institutionnelle
Enfin, les auteurs du projet souhaitent instaurer une plus grande transparence institutionnelle. Ils réclament la publication d’un rapport annuel public détaillant le nombre de cas signalés, les actions entreprises et les initiatives de prévention menées tout au long de l’année. Ce rapport aurait pour objectif de suivre l’évolution du phénomène et d’évaluer l’efficacité des politiques mises en œuvre.
Comme le relèvent les parlementaires dans l’exposé des motifs, le harcèlement scolaire est un fléau, aujourd’hui amplifié par les réseaux sociaux. Il ne s’arrête pas aux portes de l’école: il poursuit les élèves en ligne, de manière incessante. Selon la vaste consultation «Comment va l’école?» menée en 2024 par le Service de recherche en éducation, 13% des élèves du primaire et 6% de ceux du Cycle d’orientation disaient se sentir harcelés.
Dans notre édition du 10–11 septembre, nous avions relayé les témoignages bouleversants d’enfants victimes de moqueries, d’humiliations ou même d’agressions physiques.
Victimes déplacées
Face à ces situations, les parlementaires appellent à des réponses plus promptes et mieux adaptées. Ils dénoncent notamment la pratique consistant à déplacer l’enfant harcelé vers un autre établissement, une solution qu’ils jugent injuste et inefficace. Ils rappellent enfin que le harcèlement nuit non seulement à l’apprentissage, mais aussi à la santé physique et psychologique des jeunes victimes.