SÉCURITÉ - Leader suisse de la sécurité, de la prévention des risques et de la sûreté, Securitas compte à Genève plus de 1300 employés et se hisse dans le top 15 des plus grands employeurs genevois. Comment les besoins en protection des entreprises, des particuliers et des biens ont-ils évolué? Les agents sont-ils confrontés, ces dernières années, à plus de violence? Quel rôle jouent les privés dans la lutte contre la cybercriminalité? Quels sont les défis auxquels le canton devra faire face à moyen terme? Rencontre avec le directeur genevois, Francis Meyer.
GHI: Y a-t-il un besoin accru de sécurité émanant des entreprises et des particuliers?
Francis Meyer: Sans aucun doute. Si l’on considère que chaque 24 heures, plus de 850 collaborateurs prennent leur service aux quatre coins du canton. La Suisse romande recouvre à elle seule plus de 35% de l’activité de Securitas en Suisse. Les entreprises et les institutions, dans le domaine de la prévention, l’application de règlements internes, la protection de biens et le service d’ordre sont les secteurs principaux de développement. Les organisateurs d’événements font aussi appel à nous et dès qu’il y a du public, un concept sécurité/sûreté doit être élaboré et validé par l’autorité. Si la branche évolue autour de 5% par année, les autres secteurs sont au-delà de +10 à +15%. En chiffres absolus sur un plan national, Securitas est aux côtés d’environ 40’000 clients, institutions, entreprises et particuliers.
La société est globalement devenue plus violente? Vos agents y sont-ils davantage exposés?
Cela dépend énormément du secteur et du lieu d’activité, les équipes dédiées en entreprise sont nettement moins exposées que celles actives dans l’espace public comme dans les transports publics ou sur un événement rassemblant de la foule. La majorité de l’activité purement sécuritaire ne peut représenter que 20% de l’activité globale, nous sommes avant tout une entreprise de services, facilitateurs, nous sommes partie prenante dans l’exploitation. C’est pour cela que nous disposons d’équipes dédiées car connaître sa mission c’est bien mais comprendre dans quel environnement on évolue est tout aussi important. La polyvalence a donc ses limites. On ne peut plus aujourd’hui tout faire avec tout le monde. C’est d’ailleurs un sujet de préoccupation dans la branche de voir autant de petites sociétés se lancer sur des mandats d’importance et/ou complexes sans en avoir la capacité.
Comment votre groupe a-t-il évolué?
Securitas est devenue une grande famille. La maison mère s’est entourée de nombreuses filiales, et l’entreprise s’est également établie à l’international, raison pour laquelle on parle désormais d’elle en termes de Groupe Securitas. Près de 16'000 collaborateurs et collaboratrices offrent à la clientèle des prestations de service professionnelles, ainsi que des systèmes techniques de sécurité novateurs. Nous protégeons les personnes et les biens, voilà la devise du groupe d’entreprises, résolument tournée vers l’avenir. La professionnalisation du métier, les connaissances et compétences requises, la digitalisation et l’intégration de la technique dans les prestations, la robotique et l’intelligence artificielle sont autant de facteurs d’évolution.
La cybercriminalité gagne du terrain. Est-ce un champ que vous allez développer?
Il y a différents aspects dans ce vaste sujet, si l’on parle de la protection/réaction contre la cybercriminalité ou de test de pénétration. Nous travaillons avec un partenaire expert en la matière car le champ s’étend de la protection des infrastructures informatiques à la négociation de rançons. Cependant, pour notre division systèmes de sécurité, ces aspects sont pris en compte car essentiels dans la fourniture d’équipements connectés. Nous ne pouvons pas permettre qu’une attaque cyber sur un réseau IT se fasse par des équipements de sécurité. Nous devons garantir des protocoles de conformité très exigeants. Nous sommes, en revanche, partie prenante dans l’analyse des risques et leur réduction sur les conséquences d’un tel acte sur la sécurité physique des biens et des personnes ainsi que sur la capacité d’exploitation ou de production pour l’industrie.
Securitas SA est-elle rigoureuse en matière de formation de ses collaborateurs?
Comme entreprise de services, nos employés sont, si je peux m’exprimer ainsi, la matière première, c’est le fondement même de notre performance et de la satisfaction de nos clients. Nous les formons, leur donnons les meilleures conditions de la branche, des perspectives professionnelles et les accompagnons dans leur développement personnel. Nous avons notre propre institution: l’Ecole professionnelle suisse de la sécurité (EPSS) qui constitue une référence. Elle est labellisée (Eduqua) et ses intervenants bénéficient du brevet de formateur d’adultes (FSEA). Nous investissons massivement dans ce domaine et dans les apprentissages. Nous disposons d’un brevet fédéral d’agent de sécurité, de formation pour les cadres sur 3 niveaux: gestion d’équipe, conduite du personnel et gestion d’entreprise pour laquelle nous avons notre propre certification (CAS).
Quels sont les défis que Genève doit relever?
La densification et l’évolution technologique de type Smart City, autrement dit ville intelligente et donc durable et hyperconnectée, pourraient en être un si des mesures d’accompagnement ne sont pas adoptées. Securitas SA a anticipé cette tendance et se démarque de la concurrence en développant une approche globale à 360° pour une forte valeur ajoutée. Ce service précurseur propose une prestation destinée aux processus stratégiques et opérationnels dans la réalisation et/ou l’exploitation de complexes immobiliers d'envergure. n