
Que se passe-t-il dans votre ville ou dans votre village? Sur quels dossiers travaillent vos élus? Notre chronique met chaque semaine en lumière l’activité d’une commune. Tour de piste avec Rachel Bourquin Guidi, présidente du Conseil municipal de Perly-Certoux.
En 1889, le tram à vapeur supplante la diligence. Le véhicule, qui passe devant la mairie de Saint-Julien-en-Genevois, permet aux habitants de la petite cité frontalière de rallier Genève. Plus de 130 ans plus tard, le tram 15 qui doit poursuivre sa route depuis la zone industrielle de Plan-les-Ouates, via Perly-Certoux jusqu’à la gare de France voisine fait figure d’Arlésienne. La faute à maints recours émanant de commerçants et d’habitants dont l’activité risquerait d’être péjorée en raison d’un tracé qui exclut une partie du trafic routier. Alors, Perly-Certoux patiente car son développement est étroitement lié à l’avenir du tram.
Visite fédérale
«Des juges du Tribunal administratif fédéral sont attendus dans notre commune d’ici à la fin du mois de février, pour apprécier la situation sur le terrain», affirme l’élue. Et ensuite, il faudra attendre ce premier jugement. Et le cas échéant, de nouveaux recours, cette fois auprès du Tribunal fédéral. Faut-il en déduire que le transporteur n’est pas près de fouler le sol communal? «Nous restons optimistes quant à l’issue de ce dossier avec une exigence toutefois: son aboutissement ne doit pas se faire au détriment du bien-être des habitants actuels. Mais il va sans dire que sans le tram, le plan directeur communal, dressé en 2018, devra être corrigé et la commune sera contrainte de redimensionner son développement», détaille la présidente du Conseil municipal. Soit, en termes de densification, la Municipalité semble plutôt partisane du chi va piano va sano. Elle ne se sent pas apte à accueillir plus de 150 nouveaux résidents par an. Elle, qui compte aujourd’hui un peu plus de 3000 âmes, souhaite privilégier une intégration harmonieuse. Il est vrai que tant au niveau de l’Exécutif que du délibératif, on veille jalousement sur l’esprit villageois qui règne dans la petite bourgade. Un esprit villageois entretenu par la célébration des rituels d’antan comme les Failles qui mettaient à l’honneur les habitants fêtant dans l’année un anniversaire décennal. La présence de nombreux maraîchers sur le sol perly-certousien n’est pas non plus étrangère au caractère rural des lieux. Et là encore, la Municipalité n’est pas à l’aube de lâcher du terrain. Ses zones agricoles sont dûment préservées. «Mais celles qui bordent les habitations pourraient attiser la convoitise des promoteurs immobiliers», reconnaît la première élue.
Concerts en l’église
Cette ambiance campagnarde résulte aussi de l’imposant tissu associatif. Les bénévoles sont à l’origine d’une multitude d’évènements qui favorisent les échanges et permettent de tisser de véritables liens entre les communiers.
Et comme il faut rendre à César ce qui est à César, c’est bel et bien cette fois à l’initiative de l’actuel Conseil administratif qu’un programme culturel communal a été mis sur pied. Son objectif est véritablement de faciliter l’accès à des concerts ou des pièces de théâtre gratuitement pour le plus grand nombre.
«Depuis peu, des manifestations musicales ont lieu en l’église. Une convention a été signée avec les autorités ecclésiastiques. Force était de constater que les célébrations religieuses étaient de moins en moins nombreuses. Ces animations culturelles redonnent en quelque sorte vie à ce monument si particulier», relève Rachel Bourquin Guidi.
Rénovation énergétique
Côté projets imminents? D’importants travaux vont être prochainement exécutés. Il s’agit de rénover sur le plan énergétique la mairie, l’école communale et les infrastructures sportives et de se tourner vers la production d’énergies renouvelables. Ces actions sont menées avec l’Office cantonal de l’énergie (OCEN) et les Services industriels de Genève (SIG).
Du beurre dans les épinards
Un œil sur les finances? Perly-Certoux tire avantageusement son épingle du jeu. Comme l’assure Rachel Bourquin Guidi: «Le magistrat communal en charge du budget est un orfèvre en matière de gestion. Preuve en est son anticipation des impacts de décisions politiques sur les résultats.»
Il n’empêche, Perly-Certoux verrait d’un bon œil l’arrivée de nouveaux artisans ou petites entreprises. Sans conteste, ces indépendants, apportent leur pierre à l’édifice fiscal.