Pour le MCG, les frontaliers sont à l'origine d'un «grand remplacement professionnel» dans l’administration municipale

Rédigé par
Marie-Claire Régis
Genève

Au lendemain du premier tour des élections municipales, Amar Madani, candidat MCG au Conseil administratif de Genève, veut interdire l’embauche des frontaliers dans l’administration de la Ville. Il espère ainsi mobiliser ses électeurs.

À l’approche du second tour des élections municipales le 13 avril prochain, Amar Madani, candidat au Conseil administratif pour le Mouvement des Citoyens Genevois, entend mobiliser les abstentionnistes avec une proposition choc : s’opposer totalement à l’engagement de frontaliers détenteurs d’un permis G dans l’administration de la ville de Genève. 

Arrivé en 11ᵉ position au premier tour avec 7 729 voix, il mise sur une stratégie de rupture en faveur d’un recrutement exclusivement local en Ville de Genève. « 6 % des employés municipaux sont des frontaliers détenteurs d’un permis G, constate-t-il. Et selon les services, cette proportion peut atteindre 20 %. Nous proposons d’engager plutôt les talents locaux qui sont sans emploi ».

Avec environ 15 000 chômeurs recensés dans le canton, le candidat estime que les postes actuellement occupés par des frontaliers – notamment dans les services techniques et les espaces verts – pourraient être facilement pourvus par des Genevois.

Un cadre légal assumé

Pour mettre en place cette mesure, Amar Madani propose d’appliquer une préférence cantonale à travers des critères de nationalité et de domiciliation dans les recrutements municipaux. « C’est légal, notre juriste nous a indiqué que cette mesure est dans les clous », assure-t-il. L’opposition d’Amar Madani à l’embauche de frontaliers n’est pas nouvelle. Il avait déjà soulevé la question dans une question écrite le 6 mars 2024. Selon lui, la progression du nombre de permis G dans la fonction publique municipale est exponentielle depuis 2020. 

Selon les chiffres officiels de la Direction des ressources humaine de la Ville, leur proportion est passée de 4,3 % à 6 % entre 2020 et 2023, soit 4 139 employés en 2023. Dans certains services, comme celui de l’aménagement, du génie civil et de la mobilité, le taux atteint 20,3 %, représentant 123 employés. 

Deux autres propositions « chocs » pour mobiliser les abstentionnistes

  • Un médiateur municipal pour protéger les habitants contre les mauvais aménagements de rue : il s’agirait d’un médiateur chargé de rendre « les quartiers vivants et vivables » et qui viserait à mieux écouter les souhaits et les attentes des habitants en matière d’aménagement des rues.
  • Un guichet unique pour soutenir les victimes des incivilités et de l’insécurité : afin de recevoir les doléances des citoyens et des commerçants, cette structure permettrait d’éviter que « les victimes ne baissent les bras devant le lourdeur administrative ». Elle aurait un rôle d’accompagnement administratif et social. 

En savoir plus