A fin 2024, la Confédération devrait enregistrer un déficit de 1,6 milliard de francs. Pour les années suivantes, le Parlement devra procéder à exercices d’économies. Et il sera sous la pression de certaines tâches nouvelles, comme la 13e rente AVS. Quelle sera la marge de manœuvre pour augmenter le budget de l’armée ? Telle est la question à cent sous.
Au fil du temps, les dépenses pour l’armée n’ont fait que rétrécir. En 1960, elles pesaient pas loin du tiers du budget fédéral. Il faut dire que l’armée comptait à l’époque environ 600'000 homme, tous équipés pour un conflit potentiel. Vingt ans plus tard, la part dévolue à la défense avait reculé à environ 20% du budget. Par la suite, après la chute du mur de Berlin, les « dividendes » de la paix créés par la fin de la Guerre froide permirent d’encore réduire les dépenses d’une armée qui, au fil du temps comptait moins d’hommes et moins d’équipements.
Il y avait eu aussi en 1989 une votation sur l’initiative du GsSA demandant la suppression de l’armée, et qui avait récolté pas mal de soutien (36% de oui). Pour l’armée, cela avait été un tremblement de terre. La grande muette n’était plus en odeur de sainteté et ses budgets non plus. Par la suite, sa part dans les dépenses s’est encore réduite à 12% environ en 2000 et, en 2023, cette proportion a passé sous les 9%.