Criminalité à Genève : une année 2024 record

Rédigé par
Marie-Claire Régis
Genève

BILAN - En 2024, la criminalité à Genève a connu une hausse de 8 %, touchant particulièrement les infractions contre l’intégrité sexuelle et le patrimoine. Le nombre de viols a notamment bondi de 60 %. 

La criminalité à Genève a connu une hausse en 2024, avec 52 146 infractions enregistrées contre 48 084 en 2023, soit une augmentation de 8 %, un chiffre conforme à la tendance enregistrée en Suisse. « Cette progression est principalement due à l’augmentation des crimes contre l’intégrité sexuelle et contre le patrimoine », explique la colonelle Monica Bonfanti, commandante de la police cantonale.

Une hausse quasi-généralisée

Les données de la police cantonale révèlent une augmentation des infractions dans presque tous les domaines. Les crimes contre l’intégrité sexuelle ont grimpé de 19 %, tandis que les infractions contre le patrimoine ont progressé de 10 %, avec une explosion des homejackings faisant bondir le brigandage de 68 %. Les vols de véhicules ont augmenté de 18 %, et les escroqueries de 11 %. La cybercriminalité affiche la hausse la plus marquée, avec +35 %.

Cependant, certains types d’infractions sont en recul : les atteintes à la vie et à l’intégrité corporelle ont baissé de 15 %, tout comme les infractions liées aux stupéfiants, en baisse de 29 %. Selon Carole-Anne Kast, conseillère d’État en charge du Département des Institutions et du Numérique, ces tendances s’inscrivent dans une dynamique observée à l’échelle nationale : « Ces évolutions sont caractéristiques des environnements urbains et internationaux comme Genève, et s’alignent sur la hausse de la violence physique constatée en Suisse, notamment chez les mineurs. »

Forte augmentation des viols

Alors que seuls trois homicides ont été enregistrés en 2024 à Genève, le nombre de viols a connu une hausse alarmante de 60 %, passant de 89 à 146 cas. Richard Boldrini, chef de la police judiciaire, précise : « C’est le chiffre le plus élevé depuis 2017. Le changement de législation au 1er juillet ne semble pas être la cause principale, mais nous observons une forte libération de la parole des victimes. Ce chiffre est préoccupant, mais il traduit aussi une meilleure prise en compte des violences sexuelles. »

Une lutte efficace contre le trafic de drogue

Les autorités ont intensifié leurs efforts pour combattre le trafic de stupéfiants. La police cantonale a consacré 35000 heures à cette problématique, dont 23000 spécifiquement contre le crack. « Cette présence accrue a permis de démanteler plusieurs réseaux et crack-houses à Genève », souligne la colonelle Bonfanti. De son côté, Richard Boldrini met en garde contre l’émergence de nouvelles substances : « Nous devons anticiper l’arrivée de drogues comme le fentanyl et les nouvelles drogues de synthèse. »

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