Analyse • La Cour des comptes émet quatre recommandations en faveur de la protection des mineurs.
La Cour des comptes s’est une nouvelle fois penchée sur la protection des mineurs. Au terme de son analyse, elle émet quatre recommandations en faveur des parents d’enfants placés en foyer et que le Département de l’instruction publique (DIP) va appliquer. En 2023, près de 1000 enfants ont été admis dans un foyer au moins un jour sur l’année. Ces institutions demeurent complètes. D’ailleurs 82 mineurs étaient en attente de placement en mai 2024. Une situation qui a contraint les autorités à diriger les enfants vers les hôpitaux (hospitalisations sociales). Ces admissions à la hausse ont pu notamment pour les plus jeunes, dépasser trois semaines.
Diagnostic et recommandations
Alors? Lors de son examen, la Cour a relevé plusieurs manquements. Soit: absence de vision commune des actions à entreprendre en faveur des parents d’enfants placés, lacunes dans la planification, répartition des tâches et complexification des situations familiales. Pour parer à cet état de fait, l’organe de contrôle recommande de mieux définir les actions de soutien à la parentalité lors du placement ainsi que l’attribution des rôles entre les différents acteurs concernés. Il demande aussi que le protocole de placement soit utilisé comme un outil de planification et de suivi de l’évolution des liens familiaux . La Cour des comptes préconise aussi un renforcement des mesures de soutien durant le placement et des outils dont les collaborateurs des services peuvent user face aux familles fragiles.
A noter qu’en 2016, la Cour avait publié un rapport sur les mesures liées au placement de mineurs. Elle proposait déjà le développement des mesures de soutien à la parentalité afin d’aider les parents à acquérir les compétences nécessaires à l’éducation de leur enfant et favoriser le retour du mineur dans sa famille d’origine. Cette requête est restée lettre morte jusqu’en 2019. Depuis lors, la Cour a reçu une dizaine de communications citoyennes de parents d’enfants placés qui se disent désorientés et mécontents de la prise en charge de leur famille par les acteurs du dispositif de protection des mineurs.
L’institution indépendante, qui a certes relevé une hausse de l’offre de prestations, a cependant décidé de se saisir à nouveau de cette thématique en axant ses travaux sur les mesures de soutien à la parentalité délivrées par le service de protection des mineurs (SPMI) et les institutions genevoises d’éducation spécialisée (IGE) aux parents d’enfants placés en foyer.
Familles vulnérables
Comme le relèvent les experts de la Cour, certaines familles sont confrontées à de grandes difficultés: problèmes de santé, précarité économique, isolement social, compétences cognitives limitées. C’est ce qui rend la tâche de soutien et d’accompagnement des professionnels de plus en plus ardue.n