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Quatre ans après l’incendie qui a dévasté l’immeuble de la Rue Royaume 8, la colère des habitants monte. L’association des habitants des Paquis dénonce dans une lettre ouverte un chantier au point mort.
Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2021, l’immeuble de la rue Royaume 8 au cœur du quartier des Pâquis se consumait dans un violent incendie. Presque quatre ans plus tard jour pour jour, l’association Survap, qui représente les habitants du quartier, se mobilise pour dénoncer l’inaction des pouvoirs publics et l’opacité entourant la reconstruction de l’édifice, en organisant un sit in au pied de l’immeuble.
« Bien que des travaux aient effectivement débuté, ceux-ci semblent désormais à l’arrêt et de nouveaux éléments laissent planer de sérieux doutes quant à la remise en état effective de l’immeuble dans un avenir proche » peut-on ainsi lire dans la lettre ouverte qui a été transmise à cette occasion aux autorités et à la presse.
Un chantier à l’arrêt
Après des années d’attente, les travaux de rénovation avaient en effet enfin débuté en janvier 2024. Depuis, le chantier semble de nouveau en suspens. « Certes, l’enlèvement de l’échafaudage amoindrit la défiguration du quartier. En revanche, les logements sont très attendus et il n’y a pas de travaux à l’intérieur » déplore Christophe Bradner, membre du comité Survap.
La lettre ouverte mentionne notamment le remplacement du bureau initial par l’entreprise « GM Architectes Associés » qui a fait « une demande de modification du projet initial [...] déposée à l’été 2024 ». Elle rappelle également les inquiétudes émises par l’association depuis 2022 à l’égard de la société propriétaire de l’immeuble, Burval SA, « en liquidation judiciaire depuis plus de 20 ans (!)»
Un signal d’alarme à l’État
Brigitte Studer, membre du comité et conseillère municipale Ensemble à Gauche, dénonce une situation à deux vitesses : « Il y a deux ans, une action d’occupation a eu lieu pour transformer l’immeuble en centre social. 19 personnes ont été inculpées et risquent des peines élevées, alors que dans le cas de Burval SA, aucun procès n’a eu lieu malgré des procédures en cours, notamment liées à l’incendie. Il y a clairement deux poids, deux mesures. » Elle insiste également sur la nécessité de garantir des logements accessibles : « Nous voulons des logements pour des personnes modestes qui pourront rester dans le quartier. »
Jeffrey Nahas, membre du comité et candidat au Conseil municipal pour les écologistes, appelle également à une intervention nécessaire et rapide : « Nous voulons des habitants dans ces logements le plus vite possible. Cela fait partie d’une action globale de l’association qui s’engage pour le cadre de vie aux Pâquis. »