Pourquoi les petits bus sans conducteur peinent à convaincre

Rédigé par
Gil Egger
Société

CONDUITE AUTONOME • De nombreux projets de navettes sans conducteur ont vu le jour ces dernières années. A Genève, les TPG ont proposé des véhicules autonomes sur le site de Belle-Idée. Les phases de test promettent d’être longues. 

On pouvait rêver de transports publics repensés, avec des navettes de petite taille, se déplaçant plus souvent et plus souplement que les gros bus et trams. Le secret de cet espoir résidait dans la conduite autonome, celle du plus haut niveau, c’est-à-dire sans aucune intervention humaine. Les capteurs et les logiciels, ainsi que la cartographie précise incluant la 3D, rendaient cette vision possible. Elle s’est passablement réduite. La conduite autonome oppose deux visions: celle d’une sorte de transport public et celle de taxis sans conducteur. Pour le moment, il semble que la seconde prenne une longueur d’avance. A l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), un service lancé voici deux ans reste limité aux livraisons. A Genève, les TPG ont proposé des véhicules autonomes sur le site de Belle-Idée. Les phases de test promettent d’être longues. 
Peu de capitaux
Une étude récente de IDTechEx révèle que le nombre d’entreprises actives dans le secteur des navettes-robots est passé de vingt-cinq en 2020 à douze, quatre ans plus tard. Rares ont été les possibilités de dépasser le stade d’essais limités, quasiment en environnement fermé. La principale raison de cette diminution du nombre d’acteurs tient au financement, les capitaux à long terme faisant défaut. Des tentatives de faire des tests à grande échelle se sont heurtées à toutes sortes de difficultés. Ainsi, Navya a été acquise par Gaussin et Macnica, avant de rejoindre GAMA, Gaussin étant sortie du capital. Leurs navettes sont toujours assemblées en France, mais cette compagnie sino-française se concentre avant tout sur le marché de transports de marchandises et de personnes dans des lieux fermés, industries, ports. Elle avoue que le transport public de personnes se confronte aux complications de la conduite autonome et aux réglementations très contraignantes. 
Un obstacle que la société Robobus aimerait également franchir. Elle vise les pendulaires et les commerciaux. Ses navettes PIX pourraient devenir de petites cafétérias ambulantes, des bureaux et autres. Pour elles comme pour les autres, reste à trouver un modèle convaincant. Les compagnies de transports en commun, désargentées, ne sont guère preneuses…
Les robotaxis roulent 
En parallèle, l’individualisation a déjà permis le déploiement commercial de robotaxis aux Etats-Unis, notamment à San Francisco, Los Angeles, Austin, sous l’égide de la société Waymo, filiale de Google. Des accidents et beaucoup de mauvaise humeur accompagnent cette nouveauté. Gageons que, passée la période de mise au point, cela deviendra une partie de notre éventail de mobilité.

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