FILM - Véritable plongée dans les arcanes de l'empire américain, The Apprentice retrace l'ascension vers le pouvoir du jeune Donald Trump grâce à un pacte faustien.
Comme on pouvait s’y attendre, le biopic sur les jeunes années de businessman de Donald Trump et son incroyable ascension new-yorkaise fait grincer des dents l’ancien Président, dont l’équipe a promis de poursuivre en justice les producteurs. Il faut dire que l’œuvre est passionnante, grinçante, cinglante, dressant le portrait d’un homme de l’ombre aussi tortueux que puissant, l’avocat Roy Cohn (incarné par le fascinant Jeremy Strong), et de son jeune mentor, le sémillant Donald, qui ne rêve que de faire ses preuves auprès de son milliardaire de père.
Durant la première heure, on en vient même à le trouver sympa, ce Donald au bagou aussi grand que les ambitions. Mais le réalisateur Ali Abbasi traite son sujet comme le mythe de Frankenstein: Cohn façonne sa créature, qui s’avère au début docile et efficace, avant de se transformer en monstre figuré et littéral. Trump échappe bientôt à son mentor, jusqu’à le broyer, et devient au terme d’une scène de chirurgie évocatrice une créature monstrueuse, incarnation des pires excès du mythe américain.