FILM - Ce récit d’apprentissage aux allures de western contemporain et naturaliste livre une vision glaçante du Mexique contemporain.
Le petit Sujo est élevé par son père, un sicario. Les sicarios, ce sont les tueurs à gages opérant pour les cartels mexicains. Dans son petit village écrasé sous le poids du soleil et de la violence, la vie de l’enfant vole en éclat quand son père est à son tour exécuté par des rivaux. Alors que les tueurs veulent aussi la peau de Sujo, il est confié à sa tante, qui vit recluse dans la nature, loin du village, entourée d’animaux.
Là, il grandit à l’abri des regards et de la vengeance. Mais peut-on réellement échapper à son destin ? Ce récit d’apprentissage aux allures de western naturaliste livre une vision glaçante du Mexique contemporain, où la jeunesse rurale semble avoir peu de chance de servir à autre chose que de chair à canon aux cartels.
Seule la force protectrice des femmes semble pouvoir faire barrage à la folie des hommes et au cycle infernal de la vengeance. Abrupt, râpeux et lumineux, “Hijo de Sicario” esquisse un espoir, une route de sortie pour Sujo, à travers un chemin de fuite qui le mènera vers la grande ville et la possibilité d’une autre vie que celle qui lui est toute tracée : le fils de sicario, marqué du prix du sang, deviendra-t’il aussi sicario ? Un très beau film, tendu sur un fil entre fatalité et espoir.
