SIG : Christian Brunier se défend

Rédigé par
Adélita Genoud
Genève

Le directeur général de la régie publique, Christian Brunier revient sur les accusations : surfacturation, mensonge et népotisme qui ont précipité son départ.

Il avait prévu de prendre sa retraite à 60 ans. Mais face aux secousses dont il a été l’objet début 2024, il a préféré jeter l’éponge avant l’heure. «C’est moi qui suis parti. Le président du conseil d’administration, Robert Cramer, ne souhaitait pas que je mette un terme à mon contrat », explique-t-il.Alors que s’est-il passé pour que celui qui avait été salué pour ses performances à la tête des SIG soit pris dans la tourmente ? Aurait-il eu la main trop lourde avec les factures électriques ? SIG a annoncé que le remboursement du trop perçu aux particuliers et aux entreprises genevoises aurait lieu en juillet. Il s’agit, intérêts inclus, d’une somme de 27 millions de francs sur un volume d’achats et de production d’électricité de 6 milliards.

Cette majoration résultant des pertes réseau était-elle connue de l’ex-directeur général ?  « J’ai été alerté, avec Michel Balestra, par un de nos cadres qu’il y avait un problème quant au processus de calcul. Nous avons demandé à l’Audit interne de contrôler la légalité de ce calcul.  Vu le nombre contrôles, notamment fédéraux, sur 15 ans, nous avons fait confiance à l’audit qui a assuré qu’il n’y avait rien d’illégal, mais qu’il y avait débat. »

Comptes validés

Il faut savoir, relève encore Christian Brunier que les comptes et tarifs des SIG sont validés par des experts à l’interne, la Confédération et le Canton de Genève. Et que le système était déjà en place avant même qu’il n’arrive à la tête de l’entreprise publique. Après l’audit de la Cour des Comptes, « nous avons immédiatement lancé un audit sur la conception de nos tarifs et une enquête administrative qui ont démontré quelques erreurs, mais aucune fraude ou faute . Le droit à l’erreur doit être accepté, sinon plus personne n’osera entreprendre », reprend-il.

Etrillé également pour népotisme, l’ex-directeur souligne que les cinq membres de sa famille élargie qui travaillent aux SIG n’ont et n’occupent pas de poste d’encadrement. Pour le surplus, il explique : «La petite amie de mon beau-fils a effectivement obtenu un premier job d’un an aux SIG à sa sortie de la Haute école d’art et de design (HEAD). En aucun cas, je n’ai contraint qui que ce soit à lui octroyer un poste. Son dossier avait été tout d’abord éliminé parce qu’un collaborateur ne voulait pas promouvoir un candidat issu de la HEAD. Je trouvais injuste que cette école soit écartée sans réel motif, sans savoir qu’elle était la vienne-ensuite. Quant à mon neveu, avec qui j’ai peu de lien, il a fait son apprentissage dans l’entreprise mais à ce moment-là je n’étais pas directeur général. S’agissant de mon ex-femme, elle aussi en place en tant qu’intérimaire, il y a 15 ans, bien avant ma nomination, était la personne que je ne voulais vraiment pas voir, en plein divorce. Elle a immédiatement quitté SIG. Enfin s’agissant des deux fils de mon épouse actuelle, ils travaillaient dans l’entreprise comme intérimaires, de quel droit pouvais-je les empêcher de postuler ? »

Pour Christian Brunier quand on a été scolarisé à Genève et pris part à la vie publique, comme cela est son cas, on connait évidemment beaucoup de gens. « Si on veut privilégier l’engagement de personnes vivant à Genève, on tombe forcément sur notre cercle de connaissances».

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